samedi 11 avril 2015

Tiraillée. ...


Ce soir, comme souvent quand je suis seule avec eux, mes enfants m'ont faite tourner en bourrique, et je me suis fachée très fort... Peu de temps avant de les coucher, génial hein?

Bon j'ai réussi à me calmer pendant leur brossage de dents, et j'ai pu avoir une discussion apaisée avec chacun d'eux. (Ça aussi, c'est typiquement un de mes contrastes: je fais de grosses colères qui retombent très vite....Merci papa pour ce gène!^^).

Bien sûr, la conversation a inévitablement dérivé sur l'absence de leur père, qui pourtant part moins qu'il faisait il y a quelques temps... Lily a pleuré, mais on a pu désamorcer les choses. J'ai essayé de leur faire comprendre que plutôt que faire des bêtises pour me montrer leur mécontentement et le manque, ils feraient mieux au contraire d'être plus "sages", et de m'en parler, pour qu'on se soutienne tous les 3.... Et bien sûr je leur ai rappelé que papa ne partait pas par plaisir, que c'était son travail, etc. Bref, j'ai eu une discussion que tout conjoint de militaire doit sans doute connaitre au moins une fois avec ses enfants...

Mais du coup je cogite, et j'en arrive à cette conclusion: même si je ne changerais pas ma vie, je suis en permanence tiraillée....

D'abord comme ce soir, tiraillée entre colère, tristesse, culpabilité... Mais je pense que je suis loin d'être la seule...

Ensuite, même si les années ont changé mon point de vue, l'expérience étant heureusement plus forte que les préjugés, je reste tiraillée bien souvent entre mon éducation, mes convictions et ma vie....

Comme je l'ai déjà dit, j'ai été élevée dans un milieu plutôt pacifiste et antimilitariste.... Le mot est sans doute un peu fort mais quand même, l'expérience de l'armée de mon père, ma tendance rebelle naturelle, ma culture (musicale entre autres) me rapproche plus de celle du Déserteur de Boris Vian, de gens comme Ferrat, Renaud, etc. que de chants patriotes et de musiques militaires....
Parmi mes amies de lycée j'étais la seule à détester les uniformes, à râler contre les militaires quand ils nous sifflaient en passant dans les camions....
"Tout sauf un militaire" que je disais, que je clamais haut et fort......RATÉ!

Le temps, la vie, l'amour m'ont appris à modérer mon propos....Mais malgré tout, je reste tiraillée entre la fierté devant la belle carrière de mon homme, ma joie de le voir faire ce qu'il aime, s'épanouir, et mon dégoût toujours présent de tout ce qui se rapporte aux armes, à la guerre.....

Je suis également tiraillée face à ses départs.... D'un coté je suis heureuse pour lui, je sais que de toute façon c'est comme ça, et que ses départs mettent du beurre dans les épinards, mais de l'autre je suis triste et en colère...Parce que je dois gérer mon manque, celui de mes enfants, pendant que lui fait son boulot...Bien sûr je sais que nous lui manquons beaucoup, mais je sais que c'est en général plus dur pour nous que pour lui, parce qu'il n'est pas seul, qu'il est dans son boulot, concentré, et d'ailleurs heureusement, ce serait trop dangereux pour lui d'être distrait....

Je suis tiraillée aussi parce que meme si c'est dur de tout gérer,d'être le pilier de la maison, de mes enfants, de devoir être tout à la fois, c'est aussi une vraie liberté...je vis comme je veux, je m'organise à ma façon, sans "contraintes"... Je mange ce que je veux, je regarde ce que je veux à la télé, etc.
Mais voilà, toute cette liberté a un prix: il me manque une partie de moi....

Peut-être que tout ceci me convient bien, correspond à ma personnalité vu que je suis naturellement tiraillée entre mon coté hyper sociable, avide de contact humain, d'amitié, de rires, de découvertes, et mon coté ourse, casanier, qui n'aime pas qu'on vienne à l'improviste dans ma caverne.....

C'est sans doute aussi pour ça que je ne montre que peu quand je suis mal, parce que tout n'est jamais totalement triste, et que même quand je suis triste je reste optimiste.....

Et parce que je sais que ma vie sera sûrement un peu toujours comme ça, quand les enfants partiront je serai heureuse pour eux tout en ayant envie de les garder dans mon giron, quand mon mari sera tous les jours avec moi j'aurai envie qu'il me lâche la grappe de temps en temps (lol), etc etc.

C'est comme cet article, j'ai l'impression d'avoir dit ce que je voulais, et en même temps j'ai l'impression d'avoir oublié ou mal dit les choses.....

En fait je ne dois pas être toute seule dans ma tête, et c'est pour ça que je suis tiraillée en permanence!^^




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5 commentaires :

  1. Une soirée petit coup de blues ? Tu as tout le recul sur ta situation je pense, pas grand chose à te dire à part cheer up :) Un calin à minette, un gros dodo et demain ça sera mieux !! Tu gères très bien déjà tes deux petits, ils sont pas malheureux avec toi même si Papa manque :)

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    1. Non, pas vraiment un coup de blues, plutôt un constat ;) Cet article était dans mes brouillons depuis longtemps mais je n'arrivais pas à le mettre dans l'ordre lol! Merci ma belle, bisous à Lucie et à Plume :)

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  2. Je t'apporte tout mon soutien !!!
    Pas facile...
    Mais tu as l'air de super bien gérer pour toi et pour tes enfants, même si tes ressentis sont bien compréhensible .
    Des bises !

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  3. Coucou,
    Je comprends ce que tu ressens… Mon mari n’est pas militaire, mais il est très souvent en déplacement. Comme toi, ça me « tiraille ». Le mot est juste, tu l’as très bien choisi. Mes enfants le vivent mal aussi, mais on essaye de se serrer les coudes. Je fais de mon mieux pour leur faire plaisir. On regarde des dessins animés tous les jours et je leur conte des histoires, que je trouve sur leur appli pour enfants préférée, notamment https://itunes.apple.com/fr/app/badabim-dessins-animes-coloriage/id896181207?l=fr&ls=1&mt=8 (chaque soir, avant l’heure du dodo). Je fais de mon mieux pour qu’ils soient le moins malheureux possible. Cependant, comme toi, il m’arrive parfois de craquer… Bon courage.

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  4. Je te dis bravo pour ton courage, car j’imagine que cela ne doit pas être facile d’être la femme d’un militaire.

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Hop, à vous la parole!
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