mercredi 19 octobre 2011

Derrière chaque grand homme se cache une femme...Témoignages

Et derrière la plupart des militaires se cachent des femmes, compagnes aimantes, qui sont tombées amoureuses d'un homme qui a choisi d'être militaire... Et dans ces cas-là, il n'y a que 2 options: partir parce qu'on sait qu'on ne supportera pas, ou rester, envers et contre tout et tous, et vivre cette vie si particulière...

On parle déjà peu des militaires, alors que dire de leurs compagnes??? On n'a aucune idée de ce qu'elles traversent, de ce qu'elles ressentent.... Leurs maris, compagnons, ont un devoir de réserve, ils n'ont pas ou peu le droit de s'exprimer, mais ce
n'est pas le cas de ces femmes, qui pourtant restent dans l'ombre, parce qu'elles ne se sentent pas exceptionnelles, même si elles aimeraient un peu de reconnaissance, pour elles et pour leurs hommes.

Voici, au travers d'un petit questionnaire, les témoignages de plusieurs d'entre elles, ces "femmes de milis" qui assument leur vie, qui la prennent à bras le corps, parce qu'elles aiment, fort, tout simplement... 

Je précise que nous parlons ici de ressenti, du quotidien, et non de généralités statistiques, pour celles-ci je vous invite à lire le rapport de Juin 2010 sur les Familles de militaires, téléchargeable en PDF en suivant ce lien:

D'abord, voici une petite présentation rapide des volontaires qui ont bien voulu répondre à ces questions:

  •  CATHERINE, mariée depuis 14 ans , 3 enfants (2 garçons et 1 fille )
  •  CELIA, 23 ans avec son compagnon depuis 6 ans, pas encore d’enfant
  •  JESSICA, 25 ans, mariée avec son mili depuis le 19/06/2010 et en couple depuis le 26/12/04
  •  LAURE, 23 ans, avec son chéri depuis 4 ans et demi, pacsée depuis 1 an.
  •  SANDRINE, 37 ans, en couple depuis 11 ans et mariée depuis 6 ans, 3 enfants.
  • AMANDA, 25 ans, avec son mili depuis 6 mois (mais elle le connait depuis 21 ans...)
  •  CANDIE, 31 ans, une fille (Maïlys) de 7 ans ½ (d'un 1er amour) , en couple avec Frédéric (Chéri) depuis un peu plus de 2 ans, pacsés depuis avril 2011. Célibataires géo jusqu'à cet été soit 2 ans 

  • GAËLLE, 44 ans, mariée depuis 1997 , 2 enfants
  • MAGALI, 31 ans, en couple avec son militaire (kalou!) depuis 8 ans, un petit garçon de 2 ans. 
  • NATHALIE, 34 ans, en couple depuis 14 ans, mariée depuis 8 ans. 2 enfants de bientôt 6 et 4 ans.


AVANT d’être femme de militaire


Comment voyiez-vous le métier de militaire avant de le vivre au quotidien ?(aviez-vous des préjugés, des idées préconçues, etc?)
                                               

CATHERINE: Etant fille de militaire,je savais à quoi m'attendre quand mon mari a décidé de rejoindre l'armée.

***
CELIA: J’ai toujours été attirée par le monde militaire (pas seulement l’uniforme qu’on se le dise, même s’il m’a toujours impressionnée), adolescente je m’étais renseignée pour être moi-même militaire.
Je ne me faisais pas vraiment d’idée sur ce métier, pour moi c’était servir la patrie et beaucoup d’entrainement, beaucoup de terrains, beaucoup de missions à l’étranger, de bénévolat dans les pays défavorisés….
Je savais que c’était un milieu très masculin donc difficile de se faire une place en tant que féminine, un monde macho et carré.

*** 
JESSICA: Avant de rencontrer mon homme, je ne m'étais pas vraiment posé la question. J'étais jeune et la vie des militaires était loin de mes préoccupations, d'autant que je n'en connaissais aucun dans mon entourage. Je n'avais aucune idée de ce qui nous attendait, ni lui en tant que militaire, ni moi en tant que compagne de mili. 

***
LAURE: Je me disais qu'ils étaient fous, qu'il fallait être taré pour vouloir aller en guerre. Pour moi c'était jouer avec la mort. Au lieu de l'attendre, ils allaient à sa rencontre …
Je me disais qu'ils ne devaient pas avoir de famille car pour moi aucune femme était assez folle pour vouloir partager sa vie avec un militaire (comme quoi ..) et avoir cette boule au ventre, cette peur de ne plus le revoir.
D'ailleurs, quand je l'ai rencontré et qu'il m'a dit qu'il voulait être militaire je me suis dis qu'il était fou de vouloir faire ça et surtout, que je n'allais pas m'embêter la vie en me mettant en couple avec lui (donc dans ma tête ça allait être une histoire sans lendemain). Puis finalement nous nous sommes mis ensemble, 5 mois plus tard il s'engageait et c'était hors de question que je le quitte.
Je voyais le métier de militaire comme piège à fille et donc qu'ils couchaient à tout va … les préjugés qu'on peut avoir quand même … 

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SANDRINE: Non pas de préjugés.

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AMANDA: Avant de vivre quotidiennement avec un militaire, je savais qu’il s’agissait d’un métier d’investissement personnel, d’absences régulières et un ensemble d’informations très vaste sans grand fondement.

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GAËLLE: Aucun préjugé ni d’idée préconçue , je ne m'étais jamais posé la question avant de vivre avec mon homme


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MAGALI: Je ne connaissais pas vraiment le milieu.  Professionnellement je côtoyais le milieu militaire car je travaille dans une entreprise qui commercialise un produit destiné aux militaires mais ça s’arrête là. J’avais donc une seule idée c’est qu’il fallait les prendre par la main pour qu’ils agissent. 

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NATHALIE: Ouh là oui j'en avais des tas, les mêmes contre lesquels j'essaie de lutter! J'ai grandi dans une famille limite antimilitariste quoi, donc en gros pour moi quand j'imaginais l'homme de ma vie, je me disais presque "tout sauf un militaire"...Imaginez ma tête quand mon homme m'a annoncé qu'il voulait être militaire!!!!!! Comme quoi rien ne remplace l'expérience pour se faire une idée.

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Aviez-vous des peurs particulières  quand vous avez su que vous alliez partager la vie d’un militaire?

CATHERINE: Aucune peur particulière si ce n'est les lieux de mutation !

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JESSICA:  Quand nous nous sommes mis en couple, mon homme venait tout juste de rentrer à l'armée, il était donc en train de faire ses classes. Ce qui m'angoissait le plus c'était les périodes sans le voir, sans avoir de nouvelles. Les opex, les manœuvres... c'était encore très loin de mes préoccupations de jeune étudiante... Les premiers temps il essayait de rentrer le plus souvent possible mais les mots opex et absence sont apparus et là les peurs ont commencé... peur pour notre couple, peur pour sa vie on s'imagine tout et n'importe quoi avant un départ … 
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LAURE: J'avais peur que notre relation change, je ne savais pas du tout ce qui m'attendait car je ne connaissais vraiment rien au métier de militaire (mission, garde, terrain, Opex …).
La plus grosse angoisse que j'ai eue c'est l'annonce de sa première Opex, ce vide qu'il allait y avoir pendant 4 longs mois. J'avais énormément d'appréhension. Puis finalement ça s'est bien passé, j'ai su m'entourer des bonnes personnes.
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 SANDRINE: Je me suis dit "où est ce que je vais là, il sera toujours parti" (des le début  il est vite parti en manœuvre puis au Kosovo, donc vite dans le bain).
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AMANDA: Pour ma part, je savais qu’il était militaire avant même de partager sa vie donc je savais complètement à quoi m’attendre. Quelques fois, il ne faut pas trop se poser de questions…ou en tout cas les bonnes !! « Est-ce que la présence permanente d’un homme signifie qu’une femme sera comblée et heureuse ? » Il n’y a pas de normes au bonheur et chacun vit les choses différemment.
On en a longuement parlé ensemble parce qu’il avait peur que je vive mal ses absences et après une longue réflexion, j’en ai conclu une chose : j’ai choisi de partager ma vie avec un homme exceptionnel doté d’un agenda version « gruyère » au lieu de me contenter du premier andouille qui serait sur mon dos toute l’année et ne me rendrait pas forcément heureuse.

Les hommes ne sont pas tous les mêmes, certes ! Mais le mien je l’ai travaillé au corps pendant plus de 3 ans et je sais ce qu’il vaut…c’est l’homme de ma vie !

Il n’y a pas de crainte a avoir, c’est la fusion d’un couple qui le rend plus fort.
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GAËLLE: Juste la peur de me retrouver seule dans une région qui ne me « bottait pas » .

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MAGALI: Non, pas de craintes particulières. 
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NATHALIE: J'avais très peur de notre avenir, j'ai d'ailleurs beaucoup pleuré avant de rassembler mes forces ou plutôt de réaliser l'évidence: c'est l'homme de ma vie donc je ferai ce qu'il faut pour que ça marche! J'avais peur de mal vivre les absences, peur qu'il rencontre quelqu'un d'autre, peur de ne jamais pouvoir faire une vraie famille unie, etc.

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LE COUPLE : 

Les absences :

JESSICA: L'absence c'est la compagne de la femme de militaire que l'on soit célibataire géographique ou pas, elle nous accompagne souvent. Qu'ils soient en simple manœuvre ou à l'autre bout du monde, l'absence est là bien présente. Cela peut paraître dur à gérer surtout les premiers temps mais finalement c'est une question de rythme, on s'habitue (c'est triste à dire) aux absences et on y trouve son compte par exemple pour faire toutes les choses qu'on ne fait pas quand ils sont là : les sorties entre copines, les séances shopping, les longues heures à bosser aussi. Et surtout on prépare les retrouvailles et c'est la meilleure récompense suite à une absence plus ou moins longue. 

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GAËLLE Avec le temps et la maturité, je suis moins soucieuse d’être sans mon homme .Au début c’était plutôt difficile à vivre .

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Le « cas » du célibat géographique (en juin 2010, 1 militaire sur 10 était en "célibataire géographique", c'est à dire marié, pacsé ou en concubinage, mais vivant séparé de sa famille restée loin du régiment d'affectation) 

  CATHERINE: pas concernés mais cela serait choisi en dernier dernier recours !!!
 
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LAURE: J'ai vécu 4 ans de célibat géo. Au début c'est dur, se retrouver seule tous les dimanche soirs, les mini retrouvailles du vendredi, la routine de la semaine, les appels journaliers du soir avant d'aller dormir. Chacun avait sa vie, on ne partageait pas grand chose de notre quotidien. L'habitude s'est installée. Au bout de 3 ans j'en ai eu marre, marre d'avoir l'impression de toujours l'attendre, marre d'être loin de lui, marre de devoir tout gérer toute seule, marre d'être tout le temps toute seule, marre de ne pas avoir une vie de couple plus ou moins « normale ».
Très franchement, je ne sais pas si à l'Opex suivante j'aurais été encore là si on était restés en célibat géo. 

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AMANDA: Depuis que nous avons aménagé ensemble, on peut dire que nous faisons parti de cette catégorie de couple puisque je suis arrivé au moment ou il partait à l’école de Saint Maixent puis suivi son 1er stage de spécialisation.

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GAËLLE: Ça n’est pas mon cas pour le moment mais ça pourrait arriver si une mutation  nous y contraignait.
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NATHALIE: Nous avons vécu comme ça quasiment les 5 premières années de notre couple à cause de mes études autant que son boulot. C'était franchement dur. J'en ai retenu une chose: si on peut supporter cette vie, on peut supporter n'importe quoi ou presque. 

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    • Est-ce ou était-ce un choix ? 

CELIA: Quand j’ai connu mon compagnon (nous étions encore très jeune 16 et 14 ans), il n’avait pas de formation sûre et était attiré par le monde militaire. Il s’est donc engagé après notre rencontre, il a commencé son contrat en Allemagne, 1000km de moi et nos familles.  
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JESSICA: Nous sommes célibataires géographiques depuis le début de notre relation. Au début cela n'était pas simple du tout à gérer : l'absence, le manque, l'impression d'être tout le temps toute seule et surtout la construction d'une nouvelle relation … et puis finalement on trouve ses repères, ses marques … ça n'a jamais été un choix nous subissons le célibat géographique.

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LAURE: Non, pas vraiment. Il voulait à tout prix se rapprocher de la maison, on a donc attendu une opportunité pour faire une demande de mutation.
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CANDIE: Pour nous le célibat géo du début de notre relation n'a pas été un choix mais une « obligation » j'avais mon emploi et mon logement et lui attendait la fermeture de son régiment. Nous savions que cette situation serai limitée dans le temps et c'est pour cela qu'elle s'est « imposée » à nous.
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GAËLLE: Ça serait alors un choix délibéré .
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MAGALI: Un choix, ce n’est pas le mot que j’emploierai. Nous étions ensemble mais on avait chacun notre chez soi. Quand on s’est rencontré, on était tous les 2 à Rennes. Puis j’ai été muté à Orléans, on se voyait le week-end en ayant toujours chacun notre appart. Puis j’ai eu l’opportunité d’être mutée sur Angers et c’est comme ça que la notion de célibat géographique s’est imposée à nous.  On voulait enfin pouvoir vivre ensemble mais on avait aussi envie de continuer à pouvoir exercer notre job. 
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NATHALIE: Non, la vie était comme ça, point. 

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    • Comment le vivez-vous ou l'avez-vous vécu, l’un comme l’autre ?

CELIA: Je ne le vivais pas vraiment bien, nous étions voisins et du jour
au lendemain il part à 1000km dans un pays étranger, nous ne pouvions pas trop communiquer comme avant, etc. Et lui aimait ce qu’il faisait mais le manque était immense, nous étions vraiment tristes tous les 2, à se voir 1 fois tous les 2 mois et encore… Ce n’était qu’un court week-end. 
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JESSICA: Maintenant plutôt bien. Nous nous téléphonons quasiment tous les jours et mon homme rentre tous les weekends et une fois par semaine (le mercredi soir) ce qui coupe bien les moments d'absence. Mais ça ne vaut pas les perms où il est à la maison 24h/24h
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LAURE: Au début c'est dur, puis c'est la routine et au bout d'un moment ça devient lassant.

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AMANDA: Aujourd’hui, on ne le vit pas trop mal car, heureusement, on arrive à se voir quasiment tous les week end mais ils sont toujours très courts…

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CANDIE: Le premier départ a été très dur à vivre car pour une relation naissante c'était difficile de savoir où on allait et ce qu'allait devenir notre couple. Les départs suivants ont aussi été difficiles mais on s'habitue et le fait de savoir que c'est « que » pour 2 ans aide bien.

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MAGALI: Jusqu'à la naissance d’Andréa, on le vivait plutôt bien puis même quand Andréa était bébé mais maintenant qu’il grandit c’est difficile pour mon kalou de se dire que le soir il peut pas rentrer chez lui et retrouver sa petite famille et pour moi ça devient impossible de gérer le petit, mon boulot, les tâches ménagères… C’est beaucoup de stress et de fatigue qui gâchent beaucoup de moments qui devraient être des moments heureux comme retrouver son enfant après une journée de travail.

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    •    Envisagez-vous de vous rapprocher et de vivre ensemble 24h/24 ou pas, et pourquoi ?

CELIA: Après une année loin l’un de l’autre le choix était cornélien…
Soit il quitte l’armée pour revenir « au pays » , soit je le rejoins… Sans trop réfléchir, j’ai tout quitté et repris mes études après l’avoir retrouvé à Strasbourg. Ça restait du célibat géographique, lui à 200km en Allemagne et moi à la frontière franco-allemande. Nous nous voyions les weekend pendant 2ans.
Et voilà un an que nous sommes maintenant réunis dans le même appartement et dans la même ville TOUS LES JOURS pour notre grand bonheur !
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JESSICA: Suite à la mutation récente de mon mari et au futur achat de notre maison, mon cher et tendre va pouvoir rentrer quasiment tous les soirs. Nous avons hâte tous les deux parce que même si on a tenu 7 ans comme ça, on sature et on a hâte de pouvoir avoir une vie plus « normale ». De pouvoir partager les moments du quotidien qui font partie de la vie de couple. 

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LAURE: Depuis cet été, nous vivons comme un couple « normal », il rentre tous les soirs. Ça fait du bien d'avoir une épaule sur laquelle se poser après une grosse journée de boulot, un câlin quand on est fatiguée, l'impression d'être comme tous les autres couples.
Maintenant il n'est absent que pour des gardes ou des terrains de temps en temps donc 1 semaine à rester seule et bizarrement j'apprécie me trouver à nouveau seule. J'aime bien avoir la maison pour moi, le lit pour moi, la télé pour moi … j'apprécie car c'est devenu rare.
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 AMANDA: OUI OUI OUI la vie à deux est toujours plus belle !
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CANDIE: Pour moi c'était une évidence de me rapprocher même si le quotidien est très différent des fois où on se retrouvait pendant notre célibat géo
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MAGALI: Oui et nous attendions beaucoup de la mutation intervenue à l’été 2011. Nous savions qu’il y avait un poste disponible dans la spécialité de Pascal à une vingtaine de kilomètres de chez nous et on gardait l’espoir qu’il serait pour lui mais malheureusement il a été muté à 800 km de la maison donc pour notre vie de famille, nous souhaitions déjà mettre fin au célibat géographique qui n’apporte pas un équilibre satisfaisant à un enfant. Le militaire est déjà suffisamment absent de par les opex et les manœuvres sans qu’on en rajoute avec des absences dues au célibat géographique et encore plus quand celui-ci met une distance de 800 km entre un fils et son papa et raccourcit donc les weekends à 1 jour et demi.
Pour nous c’est une solution qui nous a convenu à une époque et qui ne peut plus perdurer car elle nous rend tous les 3 malheureux.

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 NATHALIE: Au bout de 5 ans, je n'en pouvais plus, j'avais 25 ans, et des envies de quotidien commun, de projets de famille etc. Je l'ai donc rejoint là où il était basé, et j'ai compris que je ne pourrais plus vivre séparée de lui... Je ne parle pas des opex etc. J'avais besoin de savoir que s'il partait, à son retour il rentrerait chez nous, pas dans sa chambre au régiment ni chez ses parents d'abord...
 
  • Les opex (Opérations Extérieures, généralement 4 ou 6 mois), et autres manoeuvres et exercices sur le terrain.
    •  Comment gérez-vous la solitude , qu’elle soit de courte durée ou bien très longue ?
CATHERINE:   Avec des enfants à la maison ,la solitude n'existe pas en journée.Le plus dur c'est le soir mais petit à petit on s'y fait (au bout d'un mois environ). 

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CELIA: Quand nous étions en ‘célibat géo’ j’étais « habituée » à être loin, même si on ne s’y habitue jamais réellement, mais depuis que nous sommes ensemble tous les soirs je vis vraiment mal la moindre semaine de garde.  Etant loin de mes proches, ma famille je me sens vraiment seule.
 
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JESSICA: La solitude est quelque chose de terrible : on a souvent l'impression que les mauvaises nouvelles s'accumulent quand ils sont loin et ça empire ce sentiment d'être seule au monde. Mais au bout d'un moment on s'habitue et on se construit notre vie... on prend nos habitudes (je prends souvent mes repas devant la télé, je me couche tard et me lève tard.. ) et on surfe !!! Personnellement, je ne peux plus me passer du forum pour gérer la solitude, pouvoir parler de nos angoisses sans être jugée c'est un soulagement et un besoin.

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LAURE: Comme je l'ai dis plus haut, une absence de courte durée est devenue appréciable car il s'absente rarement. Je me retrouve avec moi même.
En revanche, les longues absences sont beaucoup plus dure à gérer. Aujourd'hui j'ai des chats, j'espère qu'ils combleront un peu cette longue solitude ! Lol A part essayer de s'occuper un maximum (notre temps et notre esprit), ne pas oublier de m'occuper de moi même. Savoir aussi faire du tri dans mon entourage en m'éloignant des personnes qui ne comprennent pas mon choix et qui me tire vers le bas (avec leur remarques à la c*n).
Un facteur qui m'aide énormément pendant les longues absences c'est mon forum de femmes de militaires ! Qui d'autres que d'autres femmes de mili peut aussi bien me comprendre ? J'y ai trouvé beaucoup d'écoute, de soutien et de réconfort quand j'en avais besoin et c'est devenu une bande de copines avec qui je partage plein de choses.
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SANDRINE: Plutôt bien , mais mieux depuis que je travaille, pas le temps de penser et ça me va très bien.
 
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 AMANDA: Malgré l’absence, on a un rythme de vie chacun de notre coté. C’est le soir et le week end qui seront les plus longs surtout que je viens d’aménager dans une ville où je ne connais personne mais ça se fera avec le temps…
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 CANDIE: De part le célibat géo j'ai déjà vécu des absences de 2 mois à 2mois1/2 alors je sais c'est moins long que les 6 mois de l'opex mais j'ai fais un tiers!!!!!! Et même si je sais que l'absence va être longue elle ne m'inquiète pas plus que ça (pour le moment en tout cas)

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GAËLLE: Je gère au jour le jour , j’essaye d’anticiper les périodes propices aux « coups de blues » (Fêtes de fin d’année , anniversaires….) en multipliant les activités 
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MAGALI: Pour ma part, je les gère de mieux en mieux (je parle des longues absences pour départ en opex). Il est vrai qu’un enfant ça change les choses car entre le boulot et gérer le quotidien, il y a pas beaucoup de temps pour se laisser aller. Pendant les opex, nous évitons de nous appeler chaque jour car cela ne nous va pas. Trop de contact multiplie les conflits et les incompréhensions qui prennent des proportions démesurées du fait du manque et de la distance. Contrairement aux premières opex que j’ai vécu, je ne suis pas dans l’attente d’un appel, d’un mail, d’un sms et je suis vachement plus sereine que quand je passais mon temps à vérifier mon portable et ma boîte mail.lol 
Je parle pas des absences courtes durée car avec le célibat géographique, ces absences passent presque inaperçues. 

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NATHALIE: Je me suis beaucoup étonnée moi-même toutes ces années, je n'aurais pas cru avoir ces réserves de forces! Concrètement le temps passe plutôt vite avec les enfants, et je profite de son absence pour faire des choses rien que pour moi. De petites choses, hein, genre manger des trucs qu'il n'aime pas, etc.  Mais je sens quand même qu'avec l'âge, le fait que les enfants grandissent, etc. mes forces diminuent. Il doit normalement repartir 6 mois en Mai, je sais déjà que je ne pourrai pas supporter une autre opex de plus. Et mon mari aura je pense suffisamment donné à ce niveau-là (rien que ces dernières années, si ce départ se fait comme prévu il aura fait 3 Afghanistan en 4 ans). Bref, on gère, parce qu'on n'a pas vraiment le choix...
 

    • Comment vivez-vous les craintes inhérentes à chaque vie de couple à distance ? Craignez-vous les infidélités par exemple?(vous savez ce que les gens pensent, militaire absent, c'est 1 femme dans chaque port)

CATHERINE: Je ne crains aucune infidélité de mon mari en cas d'absence car j'ai une entière confiance en lui.
 
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CELIA: Bien sûr mais comme tous couples, que ce soit la vie militaire ou civile les problèmes de couples sont les « mêmes »… J’ai appris à faire confiance, et puis après être passés par des coups durs, des doutes le couple se renforce. Nous nous aimons et je lui fais confiance, s’il doit arriver quelque chose (infidélité puisque c’est l’exemple), je ne pourrai l’éviter  femme de mili ou femme de garagiste.
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JESSICA: Je ne pense pas avoir plus de craintes de ce côté là que n'importe quelle autre femme. Un homme peut nous tromper alors qu'il est là tous les soirs ou enfermé dans un bureau toute la journée. Et je ne pense pas qu'un homme en opex ait vraiment la tête à aller voir ailleurs... je ne dis pas que ça ne peut pas arriver mais ce n'est pas ce qui m'effraie le plus. Après tout, je pourrai tout aussi bien le tromper pendant ces absences et je n'en ai jamais ressenti l'envie malgré la solitude... je pense que c'est pareil pour mon mari lorsqu'il est loin. Nous sommes un couple solide, nous avons confiance l'un envers l'autre et nous communiquons. Je ne dis pas que nous sommes le couple parfait mais je pense que nous sommes assez solides. Les absences et les opex nous ont rapprochés et ont renforcé notre couple. 
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LAURE: Chaque couple est différent, si la base du couple est solide il tiendra pour chaque épreuve de la vie. Si dès le départ les 2 ne sont pas sur la même longueur d'onde il sera plus difficile de vivre à distance.

Pour les infidélités, il faut faire confiance en son conjoint. Croire en lui, au couple. Tout est basé sur la confiance.

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 SANDRINE: J’ai jamais eu peur de l’infidélité, plus de la routine de l’éloignement. De se perdre du fait des départs trop rapprochés.
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AMANDA: J’ai une confiance totale en l’homme que j’ai choisi. Bien sûr, je ne suis pas à l’abri d’une « boulette » de sa part mais honnêtement ca ne m’effleure même pas l’esprit ! Je pense qu’il aura bien plus de peur à ce niveau la que moi car n’oublions pas que, eux ils partent, mais nous on reste… la même civilisation, les collègues de travail, les voisins, les passants, etc. la menace masculine est partout !! 

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CANDIE: Je ne crains pas du tout l'infidélité. Je sais qu'il a des films X dans son ordi et qu'il les regarde quand il est en opex cela ne me dérange pas on en a déjà parlé et mon crédo est « je préfère qu'il regarde un film plutôt qu'il me trompe »
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GAËLLE:  Bien évidement que je ne peux que craindre une infidélité , personne n’est à l’abri … mais pour être sincère je n’y pense pas , j’ai entièrement confiance en mon homme. Si ça doit se faire ça se fera avec ou sans crainte, alors ça sert à rien de se torturer l’esprit avec ça .
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MAGALI: Je n’ai pas de craintes particulières. L’infidélité je n’y pense même pas car pour moi l’infidélité existe même sans distance. Personne n’est à l’abri donc ensuite c’est une histoire de  confiance comme dans toute relation de couple. Par contre parfois il y a des incompréhensions car lui la semaine, en étant en célibat géo, ben il fait des trucs avec d’autres gars dans la même situation et je l’envie de pouvoir prendre du temps pour lui car moi je n’ai pas cette possibilité et lui a contrario à du mal à accepter que  parfois je sature d’Andréa car je suis fatiguée alors que lui rêve que d’une chose être là avec nous chaque soir. 
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NATHALIE: Avant de vraiment être plongée dans cette vie c'était une crainte, mais franchement maintenant je n'y pense même pas! J'ai entièrement confiance en mon mari (et vice versa), et je pars du principe qu'il pourrait avoir les mêmes craintes, puisque quand lui est absent, rien ne m'empêche d'aller voir ailleurs..

  • les risques du métier

    • Au regard des différentes missions/ conflits dans lesquelles l'armée française est engagée, comment gérez-vous la peur de voir votre homme partir, et la peur pendant l’opex ? 

CATHERINE:  Je sais que les opex font partie du métier et si mon mari devait partir prochainement ,je sais par expérience qu'il ne faut pas se fier aux médias mais attendre d'avoir des nouvelles de lui . Il y a maintenant beaucoup de moyens de communication qui facilitent et apaisent l'absence de son mari . 
              ***
 CELIA: J’ai toujours peur qu’il parte en OPEX, mais après je sais que c’est son métier, donc je ne peux l’éviter. Pour l’instant il est parti 2 fois pour 4 mois à chaque départ, il s’agissait de destinations plutôt rassurantes pour moi (Tchad et Sénégal) donc le plus dur était vraiment la distance et la séparation si longue. Par contre s’il devait m’annoncer un départ en Aghanistan je le vivrais mal, même si je n’aurais pas le choix, ça m’angoisse rien que d’y penser. Beaucoup de mes connaissances ou amies ont déjà vécu ou vivront cette OPEX et j’en suis à chaque fois bouleversée. Tant par le délai du mandat (6mois) que par le danger sur place et les marques à vie de nos moitiés parce qu’ils voient des choses qu’on ne devrait jamais voir ni vivre dans sa vie en 2011…

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JESSICA: Pour le moment nous avons vécu trois opex : deux fois le Liban et une fois la RCA République Centrafricaine) . Pendant le Liban,il arrivait fréquemment que je passe plusieurs jours sans nouvelles... on a beau connaître l'adage pas de nouvelles, bonnes nouvelles, la peur ne nous quitte que rarement. Je ne dis pas que je vis scotchée à mon téléphone en attendant cet appel qu'on redoute mais on y pense dans un petit coin de notre tête. Il me paraît essentiel de m'occuper, de voir des amies, de continuer à avoir une vie sociale (réelle ou virtuelle) ça permet d'occulter quelque peu cette peur. Et puis le téléphone sonne et on entend sa voix et pour quelques jours la peur disparaît...
 ***
LAURE: A chaque fois qu'il me parlait d'un départ j'avais le coeur qui s'accélérait avec la peur qu'il me dise qu'il partait dans un pays en guerre. C'était ma plus grande crainte.

Son prochain départ est pour l'Afghanistan. Quand il me l'a annoncé, je n'y croyais pas. Puis petit à petit je me fais à cette idée. J'évite d'y penser pour ne pas commencé à m'angoisser 6 mois avant le départ … J'évite également de penser après le départ, quand il sera là bas etc, je verrai bien une fois qu'il sera sur place ..

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SANDRINE: Je me renseigne beaucoup avant le départ(quand j’en ai le temps), et pendant l’opex, la télé et les infos sont en mode off pour me protéger mais surtout mes enfants. J’essaie de beaucoup parler avec mes collègues de travail pour extérioriser cette peur.
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AMANDA: Je n’ai pas encore vécu d’opex pour l’instant mais pour celle qui m’attend ce sera une expérience test puisque le pays concerné est assez calme…mais c’est justement s’il y a un conflit qui éclate qu’il devra s’y rendre en renfort. J’essaie de ne pas penser au pire pour l’instant.
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CANDIE: (NDLR: "Chéri" doit partir en Afgha en 2012) Pour le moment je gère pas du tout quand j'y pense j'ai la boule au ventre. Je tente de me rassurer en me disant que vu sa spécialité il ne sortira pas trop. Mais cela ne me rassure pas plus que ça surtout au vu de ce qu'il m'a déjà raconté sur certaines de ses opex où il ne devait pas sortir et où il s'est retrouvé embusqué sous le feu. Je sais qu'il suit la préparation comme les autres donc il saura quoi faire s'il doit sortir et si ça chauffe.
***
GAËLLE: Question difficile …… On ne peut pas dire que je « gère » cette peur mais plutôt que je fais tout pour exprimer mes craintes avant le départ et pendant l’opex en multipliant mes appels à la prudence. Ça me donne l’impression d’être actrice dans cette période. Je lui demande de ne pas essayer de me préserver en me cachant des choses mais plutôt de dire la vérité . Parfois ça fait peur mais bon ne rien savoir me fait plus « flipper ». 
*** 
MAGALI: Je n’ai pas encore vécu d’opex où le danger est omniprésent comme en Afghanistan par exemple. Malgré tout au moment de chaque départ, les derniers instants, je ne peux pas m’empêcher de penser : « et si c’était la dernière fois que je le revoyais vivant ». C’est con parce qu’on pourrait avoir aussi cette pensée à chaque fois qu’il monte dans sa voiture mais dans ces circonstances où la charge émotionnelle est très forte, je manque de lucidité et d’objectivité. 
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NATHALIE: Bien sûr quand j'y pense j'ai peur, c'est normal, j'ai vécu 2 Afgha, c'est pas toujours évident. Mais je me dis sans cesse "pas de nouvelles, bonnes nouvelles", je sais que les proches sont prévenus avant tout le monde s'il se passe quelque chose de grave. Mais je préfère ne pas penser à ça, en tout cas pas en permanence, sinon je ne vis plus...Je sais très bien comment ça se passe, mon mari ne me cache rien (sauf ce qu'il n'a pas le droit de dire car c'est classé secret défense), et je préfère ça parce que l'inconnu me fait encore plus peur... Je me prépare à tout ça en regardant des documentaires par exemples, en consultant des sites et blogs spécialisés, etc.
Et en général, quand ils partent ils ont une préparation. Pour l'Afgha par exemple, c'est 6 mois de préparations pour 6 mois d'opex, donc ça nous permet de nous préparer aussi à son départ... ça n'empêche ni les larmes, ni la trouille, mais ça nous apprend à "gérer"...En tout cas ça marche comme ça chez moi...
 

  •   Les mutations
    • Comment vivez-vous cette mobilité géographique ? (par rapport à votre famille, vos amis, etc) 
CATHERINE:  Plus les enfants grandissent, plus les mutations sont difficiles pour eux mais je leur explique avant tout les avantages que cela peut présenter (voir du pays, se faire de nouveaux amis) et je leur démontre aussi qu'avec tous les moyens de communication que nous avons maintenant(internet, téléphonie) ,on peut très facilement garder contact avec ses amis !!
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CELIA: Nous avons tout quitté du jour au lendemain, 1000km loin de tous nos proches alors que nous sommes –enfin surtout moi– très très proches de nos familles. J’ai mis une bonne année avant d’accepter couper le cordon et faire ma vie. Nous avons déménagé 2 fois, le plus dur c’est de se dire on vient de se faire un réseau social (nouvelles amitiés, nouveau travail pour moi) que l’on doit tout quitter et reconstruire ailleurs, et encore nous n’avons pas d’enfant donc nous gérons et au contraire on adore découvrir de nouvelles architectures, de nouvelles habitudes régionales.Après on pourra dire ce que l’on veut ( préjugés, chauvinisme), les gens sont les mêmes partout. J’ai quitté le sud pour le nord est et les gens sont tout autant accueillants et gentils que « chez moi »...
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JESSICA: Nous sommes tout deux originaires de Lorraine. Mon homme était en Alsace pendant 6 ans et demi, et depuis peu il s'est rapproché de la maison. Je ne l'ai jamais suivi pour pouvoir continuer mes études puis exercer mon métier et surtout rester près de nos familles car notre projet commun est de rester près de nos familles. La récente mutation de mon mari lui a permis de se rapprocher de la maison (1h30 de route contre 3h auparavant) et bientôt avec la maison il ne sera plus « qu'à » une heure de route... nous avons la chance de pouvoir nous établir ici en sachant que nous y resterons.

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 LAURE: Je ne l'ai pas encore vécu et j'espère ne jamais le vivre ! 
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SANDRINE: Plus les enfants grandissent et plus je redoute la mutation. Ce qui m’ennuie le plus c’est de séparer mes filles de leur famille trop longtemps. Moi je m’adapte mais elles c’est plus dur.
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AMANDA: Personnellement, ca ne me dérange pas plus que ca. J’ai déjà habité 21 ans en région parisienne, 3 ans a Marseille et depuis peu a Toulouse donc je pense pouvoir dire que cela ne me dérange pas vraiment. Il est vrai que ca engendre beaucoup de chose : démission ou mutation, recherche d’un nouvel emploi (comme c’est mon cas actuellement), nouvelle rencontre, nouveau repaires.

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CANDIE: C'est ma première mutation j'étais contente de le rejoindre mais maintenant j'ai un peu de mal à vivre loin de mes amies et de mes repères. J'ai l'impression de ne plus avoir de vie sociale.
Ma fille s'est très bien adaptée à sa nouvelle école ça a l'air de bien se passer pour elle.
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GAËLLE  Plutôt bien , l’éloignement avec la famille , les amis se passe bien .Sans doute l’habitude !!!
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MAGALI: Pour l’instant je n’ai pas vécu cette mobilité car j’ai pas suivi pour garder mon job et c’est pour cela que nous avions fait le choix du célibat géo. Pour la famille, j’étais déjà  loin de ma famille quand j’ai connu Pascal donc cela n’a pas changé grand-chose. Mais j’avoue qu’aujourd'hui, puisque nous sommes en pleine réflexion pour pouvoir vivre enfin tous les 3, j’aurais un cap difficile à passer si je devais aller vivre à Toulouse car même si je ne suis pas habituée à voir ma famille tous les 4 matins, je me sentirai vraiment éloignée de tout le monde en étant à  1200 km et dans une région avec une mentalité tout à fait différente.  M’installer dans le Sud me donnerai vraiment un sentiment de déracinement.
***

NATHALIE: J'ai connu une seule mutation, au bout de 9 ans de régiment pour mon mari, et de 7 ans pour moi. Je l'ai très bien vécue parce que j'attendais de partir, j'en avais assez de la garnison où nous étions. Ici ça me plait mais j'attends avec impatience le jour où nous pourrons nous installer définitivement dans la région de mes rêves...


 
 
LA VIE DE FAMILLE, AVEC LES ENFANTS

Lors de vos grossesses, votre conjoint a-t-il pu être présent? Et sinon comment avez-vous vécu l'absence? 

CATHERINE:  Mon mari était présent à chacune de mes grossesses.
 
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LAURE: Je n'ai pas encore connu la joie de la maternité mais j'espère bien qu'il sera là ! Je crois que je lui en voudrais d'être absent au cours de ces 9 mois. 
***

SANDRINE: Alors pour ma deuxième grossesse il n’a été là que 2 mois(du 5 eu 7éme mois) une opex et un départ en séjour (NDLR: un séjour, c'est 2-3 ans avec famille) , ça a été plutôt dur malgré une grossesse plutôt cool. J’ai du gérer un déménagement et un mariage enceinte et surtout un accouchement sans lui. Dans ces cas là on en veut à l’armée mais aussi au mili de pas dire stop…. Mais bon pas le choix et ça m’a endurcie, je suis capable de tout gérer seule maintenant.
***
CANDIE: Maïlys n'est pas la fille de Chéri donc on verra pour le prochain!!!!
***
GAËLLE J’ai eu de la chance , mon homme a été présent à chacune de mes grossesses (quelques sorties sur le terrain mais de courtes durées , quelques petites semaines)  et aux accouchements.
***  
MAGALI: Pascal est parti en opex alors que j’étais enceinte de 1 mois et demi et il est revenu au 6ème mois de grossesse. Il n’était donc pas présent pour les 2 premières échographies et notamment la deuxième où j’ai appris le sexe du bébé. Je lui ai donc annoncé ensuite par téléphone. Il m’a terriblement manqué bien sûr mais pas plus que pour une opex « normale » on va dire. J’ai connu des complications à compter du 6ème mois et il a donc vécu avec moi les mois les plus éprouvants et c’est là que j’avais le plus besoin de lui moralement et « matériellement ».  Même si j’aurai bien entendu préféré qu’il soit présent à mes côtés de A à Z, je n’ai pas vécu cela comme un traumatisme et je n’en garde pas un mauvais souvenir.
Par contre il est vrai que j’ai du mal à envisager, dans le cas d’une seconde grossesse, qu’il soit absent pour l’accouchement. Je ne m’imagine pas du tout mettre au monde notre enfant alors qu’il est à des milliers de kilomètres. 

***
NATHALIE: J'ai eu de la chance, à part quelques manœuvres il a toujours été là, et il a assisté aux 2 accouchements. Et pour lui aussi c'est une chance, parce qu'il loupe déjà beaucoup de choses, donc il sait que personne ne pourra lui voler les 2 premières heures de nos enfants.


comment préparer les enfants avant le départ de papa sur une mission longue durée et comment gérer le manque pendant l'absence de papa ?

CATHERINE:  Même quand Papa n'est pas en mission , il n'est pas très présent (part à 7h revient à 20h) mais en cas d'opex,il faudra préparer les enfants à cette longue absence et les soutenir en étant soi-même proche d'eux et toujours à leur écoute.
 
 ***

SANDRINE: je sais pas si on peut vraiment les préparer car si on en dit trop ils stressent encore plus. Mes filles ont chacune une photo qu’elles ressortent à chaque départ. elles dessinent bcp pour papa. Avec le net elles lui parlent et le voient quand c’est possible, sinon elles l’ont au téléphone. J’ai tendance à être plus cool quand il n’est pas là et à les emmener voir les mamies plus souvent même si on est loin. On instaure des  nouveaux rituels. Mais ça dépend de la nature de l’opex.
***
CANDIE: Ma fille sait que Chéri va partir, on lui a dit qu'il partait longtemps et où mais elle n'en sait pas plus et je ne m'étend pas sur le lieu et la nature du danger. Comme c'est son premier départ en opex depuis qu'on est ensemble on va gérer au fur et à mesure. Elle a déjà vécu le célibat géo donc elle est un peu rodée à l'absence

*** 

GAËLLE: On leur explique que papa va partir quelques mois .On note grosso-modo le nombre de « dodos » et on les barre au fur et à mesure que le temps passe . Pour le manque ça se passe toujours bien, les filles ont l’habitude de voir partir leur père régulièrement. Elles (bien que très attachées à leur papa) ne le réclament jamais mais demandent tout de même quand est-ce qu’il va rentrer lol

*** 

 MAGALI: Mon fils est encore petit pour que je réponde à cette question car à cet âge, il ne pose pas de questions. Il a 2 ans et son papa est parti en opex quand il avait 8 mois. Ça s’est relativement bien passé car c’était un bébé et il ne se rendait pas vraiment compte de ce qu’il se passait même si les premières semaines après le départ, il a été plus agité au niveau du sommeil mais sûrement parce qu’il ressentait ma propre anxiété. Sinon je lui avais préparé un cadre photo plastifié avec des photos de son papa qu’on regardait très souvent ensemble et qu’il prenait systématiquement quand  il se baladait dans son trotteur. Puis il se voyait plusieurs fois par semaine à la webcam via Skype et son papa lui chantait des petites comptines qui le faisaient beaucoup rire. 

***

NATHALIE: Les enfants ne sont pas encore très conscient du temps, donc je ne les préviens pas trop à l'avance, pour ne pas les stresser trop tôt. Ils ne semblent pas trop souffrir de tout ça pour le moment car ils ont toujours vécu comme ça. Mais en grandissant ils me font quand même sentir qu'il y a un manque via leur comportement... Sans compter qu'ils me demandent toujours tout à moi en priorité, même s'ils écoutent bien leur père. Mais on ne peut pas vraiment les préparer quand ils sont petits... On peut leur parler de papa, leur donner des "substituts" (mes enfants ont chacun un livre en tissu avec des photos de papa et du reste de la famille, ils l'ont dans leur lit), et bien sûr être à l'écoute de leurs angoisses...


 Avec l'habitude, votre vie de famille s'est organisée en fonction de l'absence fréquente de votre  homme, comment ça se passe quand il est là?

CATHERINE:  Quand il est là , le rythme des enfants reste le même avec l'école et leurs différentes activités, donc à part les premiers jours du retour , il n'y aura pas beaucoup de différence ensuite.
***

SANDRINE: Il faut qu’il reprenne ça place et c’est pas toujours facile pour lui mais aussi pour nous. 
***
CANDIE: Pour nous c'est assez compliqué de mettre en place la vie à 3, Maïlys et moi avons passé 2 ans seules et donc 2 ans en célibat géo et Chéri n'a jamais vécu en couple autant vous dire que la mise en place ce sait doucement. Nous allons vivre son premier départ en opex on verra bien comment tout se remet en place à son retour

 ***
GAËLLE: Très bien , on n’a jamais eu de souci à son retour (quelle chance !!!)
***
MAGALI: Ça se passe bien, je n’ai pas autre chose à dire. On est content d’être tous les 3 et on essaye de profiter au maximum. Chacun retrouve naturellement sa place.

***

NATHALIE: ça se passe très bien!! On n'a pas de souci à ce niveau-là, et tant mieux! Bien sûr il faut un temps d'adaptation, mais c'est plus pour nous que ça peut poser des "problèmes", les enfants se font à sa présence autant qu'à son absence...

  
  Et les enfants? Comment acceptent ils la situation? (les opex, les mutations..)Comment votre homme arrive-t-il à installer son autorité? A trouver sa place de père?

SANDRINE: Il va les chercher à l’école des qu’il peut. Mais quelques fois il a du mal à reprendre ses marques. L’autorité est toujours plus compliquée à retrouver. Les filles ont tendance à toujours venir vers moi au moindre problème. Les habitudes sont parfois dures à déloger.
Plus les enfants grandissent et plus les opex sont dures surtout si il y a danger (comme l’afgha) ils comprennent mieux les risques et angoissent donc plus. 
***
CANDIE: Pour le moment ça va mais je pense que Maïlys aurait du mal à déménager souvent c'est une enfant qui angoisse facilement et qui aime bien savoir où elle va qui il va y avoir combien de temps on va rester......

Pour ce qui est de l'autorité et de la place à trouver Chéri a un peu de mal étant donné qu'il n'est pas le père de Maïlys Mlle se régale de le lui « mettre dans les dents » ce qui donne parfois lieu a des soirées animées!!!!!!! Mais j'ai bon espoir avec le temps ça ira mieux, Maïlys est déjà très attachée à Chéri et vice versa 
***
GAËLLE: Tout naturellement. Je ne sais pas comment on a réussi à installer cette « facilité » de vie mais sur ce coup-là on a bien assuré lol 

***

MAGALI: Aucun problème. C’est plutôt moi qui ai du mal avec l’autorité car Andréa profite beaucoup de l’absence de son père pour m’en faire un peu baver. lol
***
NATHALIE: Je dirai que ça va, il arrive bien à retrouver sa place dans la famille, même si les enfants s'adressent à moi avant tout.... Mais c'est plus une question d'habitude qu'autre chose, puisque moi je suis toujours là!

  Pensez-vous parfois au fait qu’un de vos enfants veuille à son tour être militaire ?Anticipez-vous cette situation ? Comment réagiriez-vous ?
CATHERINE:  Aucun problème si un de mes enfants veut devenir militaire,je serais fier de son choix !
 
***

SANDRINE: J’angoissais d’avoir un fils, quand la première est arrivée je me suis dit ouf elle ne sera pas militaire, j’en ai 3 et aucune ne veut faire le travail de papa, elles ne sont pas très aventurières au grand désespoir de papa.
Mon mari étant fils et  frère de militaire, je pense qu’il aurait aimé un garçon pour lui transmettre cette passion. Raté… et moi je suis soulagée car vivre cette angoisse en tant que femme est déjà bien difficile mais alors en tant que mère ça doit être atroce…
***
CANDIE:  J'y pense mais pour le moment elle est encore jeune donc je ne me prends pas la tête on verra bien avec le temps
***
GAËLLE: Euhhhh je n’imagine pas du tout mes filles militaires et je dois bien l’avouer que ça ne me ferait pas particulièrement plaisir ….Pour le moment je n’anticipe rien du tout mdr 

*** 
MAGALI: Je n’y pense pas du tout. Et je ne sais pas comment je réagirai, je serai heureuse qu’il exerce un métier dans lequel il s’épanouit mais je me dirais que j’étais condamnée à vivre l’angoisse des opex et des risques de ce métier.lol. Non sincèrement je ne sais pas comment je réagirai mais je pense que l’angoisse qu’on doit ressentir pour son enfant doit être encore plus intense alors je préfère pas y penser car de toute façon je n’aurai pas le choix.
*** 
NATHALIE: J'en ai très peur, parce que c'est difficile à vivre pour le conjoint, mais je n'imagine pas en tant que mère... Et ce n'est pas un métier facile, donc j'avoue que je croise les doigts pour qu'ils choisissent autre chose. Je ne les empêcherai pas de faire ce qu'ils veulent, mais je sais que je les mettrai en garde quoi.... Et s'ils ont malgré moi ce métier, je veux que ce soit par vraie vocation, pas juste pour faire comme papa ou parce qu'ils ne savent pas quoi faire...

 L’image du militaire

 
 Comment vivez-vous l’image véhiculée par les média, les préjugés, etc. ?
CATHERINE:  L'image véhiculée par les médias est beaucoup trop réduite (heureusement qu'il y a le 14 juillet !) Je suis exaspérée de voir qu'on passe 2 minutes aux infos pour dire qu'un mili est tombé en opex ,alors qu'on passe des heures sur DSK.
*** 
CELIA: Quand j’annonce que mon compagnon est militaire je sais que pour la plupart cela signifie que c’est un homme qui aime les conflits, qui veut faire la guerre, qui boit, qui fume, qui n’est pas fidèle… Enfin j’extrapole mais après tout, ca m’importe peu je sais ce qu’il fait ce qu’il vaut et je sais ce que réellement le métier de militaire signifie.
***
JESSICA:  J'avoue qu'auparavant je n'accordais pas une grande importance à tout ça mais maintenant que ça nous touche de près je suis souvent choquée des préjugés que les gens peuvent avoir sans même connaître les personnes : ton homme est loin forcément il te trompe, un homme ne peut pas se passer de sexe pendant tant de temps … une femme dans chaque port c'est bien connu.
Ou alors le côté brute : une fois on m'a demandé si mon homme ne me battait pas j'ai été plus que choquée !!! Au contraire mon homme a des valeurs et jamais il ne ferait une chose pareille … les gens parlent sans savoir, sans même chercher à savoir...

Dans les médias cela m'attriste souvent qu'il y ait si peu d'intérêt pour nos hommes qui tombent à l'étranger... deux minutes accordées entre un scandale politique et une crise financière … après tout qu'est ce que vaut la vie d'un homme .. apparemment pas grand chose. Je ne demande pas des heures de cérémonie mais un peu de considération pour nos hommes qui se battent pour nos valeurs ne serait pas de trop …

***

 LAURE: Dans les médias on en parle peu, sauf 10 secondes dans les JT pour annoncer la mort d'un soldat au combat. Les reportages ne reflètent pas tellement la vrai vie du militaire. Certains font penser qu'ils sont en vacances en Afghanistan !
Les on-dit me passe bien au dessus de la tête ! Ça rentre d'une oreille et ça sort de l'autre. Ceux qui sont ouverts d'esprit je leur explique comment ça se passe, ceux qui ne cherche pas à comprendre je les ignore.
*** 
SANDRINE: Je trouve qu’ils ne sont pas reconnus à leur juste valeur, nous n’avons plus l’esprit patriotique. Je rêve que la France et les français agissent comme les américains et les canadiens, mais les mœurs en sont bien loin.

***
AMANDA: Je trouve que, de manière général, le militaire n’a pas une mauvaise image. Dans ma famille, il représente des valeurs.
Ce qui est dommage c’est que l’information est filtrée et que nous ne savons pas tout. Mais également, les hommages plus que bref aux soldats morts en mission.
***

CANDIE: Je suis toujours offusquée par le fait que nos soldats meurent au combat dans l'indifférence la plus totale, alors oui je sais ils ont signé, c'est un choix.... mais quand même ils servent la France et des valeurs patriotiques donc il méritent un minimum de reconnaissance
 Je trouve aussi que les gens parlent et se font une quantité de fausses idées: coureur de jupons, alcoolique, bourrin, décérébré...... il faudrait arrêter et réfléchir avant de débiter de telles âneries
 Malheureusement je ne suis pas sûre que les choses changent à ce sujet et Chéri a pour habitude de me dire que je me fais des nœuds au cerveau pour rien, que c'est comme ça c'est son boulot et ils n'ont pas le choix
                 ***
 GAËLLE: Il arrive parfois que le sang me monte rapidement à la tête quand j’entends ce qu’on peut raconter sur les militaires (rhhhha). On ne vit plus en régiment , on est entouré de « civils » , on vit comme tout le monde (enfin presque lol) et donc je n’ai que très rarement de « on dits » qui m’arrivent aux oreilles , c’est pas comment quand on vivait en régiment où tout tournait autour de son métier . Bien que très attachée à la cause des femmes de militaires , je ne passe pas mon temps à penser que je suis une femme de mili , je suis juste une femme dont le mari travaille à l’armée ;-)
*** 
NATHALIE: Les préjugés m'horripilent, et surtout je suis révoltée que la mort d'un soldat ne fasse qu'une misérable ligne en comparaison avec des scandales divers et variés.

Sinon niveau préjugés je n'en ai jamais reçus en pleine figure, contrairement à certaines copines, mais je ne sais pas, on doit voir que je mords LOL!!


Pour finir, quel(s) conseil(s) donneriez-vous à une femme qui se lance dans une relation sérieuse avec un militaire ?



CATHERINE: Pas de conseils en particulier si ce n'est d'être une famille très soudée, de tout se dire surtout si il ya un problème, et de se faire confiance en tout point .
***
CELIA: Beaucoup de courage, de confiance et d’amour sinon ça risque d’être difficile…
***
LAURE: Je lui conseillerais de bien s'accrocher car c'est pas toujours facile d'entendre des vacheries sur les militaires, de faire confiance en son homme et surtout, de communiquer avec lui, lui dire toutes ses craintes, ses peurs, le rassurer aussi car il en a également besoin.
***
SANDRINE: Bien peser le pour et le contre avant toute chose et surtout faire preuve d’indépendance vis-à-vis de lui ne pas vivre à travers lui, se garder son jardin secret et sa propre identité. Et surtout garder un pied dans la vie active pour respirer autrement que par l’armée. Avoir un cercle d’amis hors armée aussi pour garder un pied dans le « monde réel ».
*** 
AMANDA: D’être forte, de s’accrocher et de s’inscrire sur notre merveilleux forum où elle pourra trouver le soutien dont elle a besoin, des repères, des conseils et une…enfin des épaules sur lesquelles elle pourra s’appuyer.

***

CANDIE: Reste zen, dis lui ce que tu ressens, n'écoutes pas les ragots et les « on dit » des gens qui n'y connaissent rien comme par exemple « la distance tu l'as voulu tu l'assumes ». Après ça reste des hommes et si tu l'aimes militaire ou coiffeur ça change rien c'est l'amour c'est tout

*** 
 GAËLLE: Beaucoup de patience , d’amour et de compréhension . Je lui conseillerai bien évidement d’aller faire un tour son mon forum lol!!! (NDLR: Gaëlle est la créatrice du forum des Désarmantes)

*** 

NATHALIE: D'avoir confiance en elle, en son homme, en son couple, de ne pas hésiter à parler de tout, de confier ses peurs à son homme. De ne pas écouter les "bien-pensants" qui savent toujours mieux, de ne pas hésiter à faire le tri dans les "amis", de toute façon, le tri se fait souvent tout seul parce que les gens ont du mal à comprendre pourquoi pendant plusieurs mois on est dispo à presque 100%, et d'un coup on se consacre uniquement à notre couple, etc. 
Bref, confiance et communication sont les maitres-mots, je crois encore plus que dans des couples "classiques".
J'ajouterai un truc qui parait sans doute incongru, mais ça peut vraiment prendre une sacrée importance: s'habituer à ne pas être accro aux nouvelles, au portable, sms, etc!  Il arrive fréquemment qu'on ne puisse pas avoir de nouvelles pendant plusieurs jours, donc si on n'est pas habituée ça peut provoquer des angoisses inutiles.


Avez-vous envie de rajouter quelque chose?

Célia: Mon compagnon ne sera bientôt plus militaire, il prépare sa reconversion dans le civil pour nos plus grands bonheurs et je retiens une chose, beaucoup de rencontres positives et de soutien trouvés sur des forums internet (notamment le forum de femmes de militaires désarmantes).
Si je dois encore souligner quelque chose c’est la chance que nous avons de vivre des retrouvailles après plusieurs mois d’absence. Une sensation unique !
***
Jessica:  La vie avec un militaire n'est pas de tout repos mais quelle vie de couple l'est ? Un militaire n'est pas un extra-terrestre c'est un homme souvent dévoué à son travail … il faut savoir prendre du recul et surtout communiquer c'est la base de n'importe quel couple. Ce n'est pas facile tous les jours, il est important de savoir s'entourer et je pense aussi qu'il faut avoir son indépendance … vivre dans la dépendance complètement c'est se détruire mais c'est valable pour n'importe quel couple également.

Cette vie est plus que particulière mais jusqu'à aujourd'hui nous avons trouvé notre équilibre entre la vie de militaire, ma vie professionnelle et notre vie familiale... et puis on s'aime et ça, ça vaut plus que tout. 

***
LAURE: Depuis qu'il s'est engagé, je n'espère qu'une chose c'est qu'il finisse contrat. Depuis qu'il a été muté il semble bien plus heureux (et moi aussi) donc son métier ne me dérange plus. Les départs à répétitions me font toujours autant peur, je ne sais pas encore combien de temps je supporterai cette vie mais aujourd'hui, tout ce que je souhaite c'est qu'il s'épanouisse dans son travail et dans sa famille, et moi également. Pour le moment c'est le cas, en espérant que ça dure. J'espère aussi qu'il ne loupera pas les choses importante de la vie de famille telle qu'une naissance. Qu'il ne fasse pas passer son travail avant sa famille.
***
SANDRINE: C’est une vie dure ça s’est sur mais c’est aussi une vie pleine de surprises et de découvertes, Loin de toute routine.
*** 
AMANDA: Cette vie doit être choisie et non subie pour être bien vécue ; et avoir une bonne communication de couple afin de pouvoir partager ses craintes, ses angoisses et ses peurs.
***
CANDIE: Arrêtez de colporter des idioties, ayez un peu de considération pour ces hommes qui risquent leur vie, et pour leur femmes qui ont choisi l'HOMME et PAS leur métier. Et non on est pas là pour l'uniforme mais bien pour la personne qu'il y a à l'intérieur.

***  
GAËLLE: C’est une vie pleine de surprises (bonnes ou mauvaises) mais c’est avant tout une vie que j’aime et qui me convient parfaitement :-D Houla , je suis de très bonne humeur aujourd’hui lol 

***

Je tiens à remercier les volontaires, toutes issues du forum des Désarmantes, d'avoir bien voulu se préter au jeu pour cet article qui ne cherche absolument pas à faire office de référence, ne serait-ce que par le panel très réduit. Cependant je pense qu'il reflète bien le ressenti d'une grande partie _si ce n'est de la majorité_ des compagnes de militaires, et j'espère qu'il aura, pendant au moins quelques minutes, intéressé quelques personnes à ce que traversent ces femmes dont je fais partie, ce quotidien "haché" que beaucoup ne voient qu'au travers de préjugés et donc ne comprennent pas .

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10 commentaires :

  1. Moi je n'ai qu'une chose à dire c'est BRAVO ! J'ai failli être une fille de militaire, mon père avait demandé d'être muté en FFA à Baden en Allemagne mais ca lui a été refusé du coup il avait quitté l'armée car il voulait une vie de famille et ne pas être muté partout tous les deux ans. C'est la seule vision que j'ai des militaires car les amis enfants de militaires m'ont raconté que ca ! Une amie était heureuse que son père ait pris sa retraite parce qu'elle n'arrivait jamais à se faire des amis à cause des déménagements à répétition mais c'est vrai aussi que c'était une autre époque.
    Je dis que vous avez bien du courage parce que moi j'ai déjà énormément du mal avec les absences de mon mari (max 3 jours par semaine) !

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  2. @ laviereelledunesimsfamily: merci! Et tu sais, les absences, même courtes, ce n'est pas marrant, et c'est encore plus dur quand on n'est pas habitué!

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  3. Excellent reportage. J'ai aimé la sincérité, les colères, la grande franchise des réponses de chacune et surtout l'incroyable tendresse qui en découle.

    Vu de l'extérieur, je ne pense pas que l'on se préoccupe vraiment du quotidien de ces femmes, elles sont si souvent dans l'ombre. Alors je trouve cela très touchant, pour une fois, de leur donner la parole. De lâcher les "fauves"!

    C'est tout simplement une grande idée que tu as eu là Nathalie que de laisser parler le coeur "des femmes de mili".

    Un grand respect, Mesdames.

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  4. Merci Yummy! C'est tout à fait ça, je voulais mettre en lumière cette vie, l'espace d'un instant...

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  5. Merci Nat pour cet article et merci à toutes pour ces beaux témoignages !

    Bravo et bon courage à toutes !!!

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  6. Nat merci pour de nous avoir donné la parole dans ton article

    Tu es vraiment quelqu'un de super que je respecte de plus en plus chaque jour

    Bravo à toutes pour vos témoignages les filles ;)

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  7. Merci Mère Geek!
    Jess c'est malin tu veux me faire pleurer ou quoi??^^

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  8. Je me suis régalée à nous lire...

    Merci beaucoup Nat, ca fait du bien !

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  9. bonsoir à toutes! je viens de lire tous vos témoignages et il est vrai qu'on se sent un peu mieux à l'idée que d'autres personnes puissent passer par les mêmes craintes et sentiments que nous. je suis mariée avec un militaire depuis presque un an et nous sommes ensemble depuis 3 ans. on s'aiment très fort. mais j'avoue que c'est sa première mission de 3 mois en étant avec moi et surtout c'est ma première séparation avec lui en étant seule car toute ma famille est en tunisie! j'ai fais la connaissance de quelques filles sympathiques mais elles ne sont libres que rarement car elles travaillent contrairement à moi. bref, j'essaye d'occuper mon esprit, et de faire pleins de choses, mais les soirs, j'angoisse grave et j'ai des idées noirs parfois, genre et s'il m'arrivait malheur alors que je suis seule? et s'il ne revenait pas! je voulais rester en france la période de son absence mais je n'y arrive pas! même pas à finir le mois et je pense que je vais rentrer chez moi! lui, me laisse le libre choix, et me demande de faire comme je le sens mais moi, je suis un peu déçue de moi et je me demande comment je ferai pour les prochaines! au même temps, je me dis qu'avec un boulot et un enfant plus tard, ça sera peut être un peu moins galère!!! je sais pas! je suis sure d'une chose, je mourrai loin de lui, c'est l'homme de ma vie et je resterai avec lui même si c'est dur ,,, mais au même temps, j'ai peur... je le reconnais.

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    1. C'est normal d'avoir peur, ça n'empêche pas de s'accrocher, puis le temps passe et quand c'est "le bon" on apprend à vivre avec ces angoisses (qui ne disparaissent jamais totalement).....

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Hop, à vous la parole!
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