Mais comment tu fais????

Parmi tout ce qu'on peut me dire quand j'explique le boulot de mon mari, les absences fréquentes, les demi-années sans lui, les guerres, ce qui revient le plus souvent (et je pense ne pas me tromper en disant que c'est pareil pour toutes les femmes de mili), c'est:

Mais comment tu fais?

Souvent je réponds de manière badine "oh on fait comme on peut", genre je gère trop bien quoi..... Mais c'est vrai que je n'approfondis pas particulièrement...

En même temps on ne passe pas son temps à réfléchir sur ce qu'on vit, comment on le vit etc. Et heureusement d'ailleurs, je ne suis pas sûre que ça aiderait beaucoup de le faire en permanence....

Mais quand je me pose comme ce soir, que j'ai l'âme vagabonde, je me dis "mais c'est vrai, comment je fais?"....

Je crois que même si c'est le gros cliché de le dire, ce qui me tient vraiment, mon moteur, mon carburant, c'est incontestablement l'amour que j'ai pour mon ours, qui nous unit depuis plus de 15 ans (ouch le coup de vieux!).... 

C'est clair que c'est vraiment bateau, limite je suis persuadée que certains ne veulent pas y croire, mais pourtant c'est la pure vérité... J'ai toujours fonctionné avec le coeur plus qu'avec la raison......

Et il fallait que je l'aime mon ours pour m'engager dans cette vie à ses côtés, parce que pour vous donner une idée de ce contre quoi j'ai dû lutter, c'est que j'étais quasiment antimilitariste quand je l'ai connu.... 

Déjà j'étais très idéaliste, limite utopiste, je le suis toujours un peu, mais avec l'âge, les aléas de la vie, je le suis moins.... 

J'étais la seule de mes copines à ne pas aimer les uniformes, mais pas du tout (euh bon ça n'a pas tellement changé, je préfère mon ours en civil!^^)....Elles se pâmaient presque et poussaient des petits cris hystériques dés qu'un camion vert passait et que les passagers nous sifflaient (classes!!!^^), et moi, ben je râlais, et j'étais dégoûtée! 

Sans parler de l'influence de mon père, qui avait la vision de l'armée qu'il avait connue pendant son service militaire, avec des choses plus stupides les unes que les autres, des chefs caricaturaux, etc etc. Il disait toujours "à l'armée j'ai appris une seule chose: être fainéant"......... 

Ça vous donne une idée de mes influences!!!

J'ai connu l'ours à la fac, j'ai découvert un jour qu'il voulait depuis longtemps être militaire, j'ai occulté ça dans un coin de ma tête, je le voyais réussir ses études, mon optimisme naturel me maintenait dans l'idée qu'il allait trouver une autre voie......Sauf qu'un jour, BAM, ça revient sur le tapis, il me dit qu'il va passer le concours pour rentrer à l'école des Sous-Off de St Maixent.....

Je ne vous raconte même pas le drame intérieur que je vis.... 

Déjà rien que l'idée de devoir annoncer à mon père que le petit étudiant sympa que j'ai ramené à la maison, qui plait à tout le monde, veut faire LE boulot quasiment le pire pour lui....GLOUPS!

(si ça peut vous rassurer, en voyant l'ours évoluer dans son boulot, mon père a appris à voir les choses différemment, et il était très fier de son gendre!)

Et puis surtout j'avais peur, très très peur..... D'abord, les préjugés contre lesquels je lutte à présent, je les avais bien ancrés dans le crâne (genre une femme dans chaque port, etc etc.).... 

Ensuite je savais très bien qu'un militaire est souvent absent, qu'il peut risquer sa vie, etc etc.

J'ai versé de nombreuses larmes, je peux vous le dire..... 

L'ours était désemparé, que dire en effet?  

Et puis un jour je me suis posé le problème clairement: Bon ma Nat, tu fais quoi? Est-ce que tu as vraiment le choix?  Soit tu n'acceptes pas son boulot, et là ben c'est pas la peine de continuer avec lui, parce que c'est son rêve, sa vocation depuis longtemps.....Soit tu prends un peu sur toi, et tu vis ton amour à fond, même si c'est dur......

Eh bien non, je n'avais pas le choix, je l'aimais déjà trop pour imaginer le perdre, donc je me suis embarquée dans cette histoire corps et âme, apprenant en même temps que lui les aléas de ce boulot......

Donc oui, je peux le dire, ce qui me tient avant tout, c'est cet amour immense qui nous unit, encore plus depuis que nos oursons sont nés....

Ensuite, je crois que les épreuves de la vie, quelles qu'elles soient, nous révèlent à nous-même.... 

Bon c'est vrai que déjà, entre St Maixent avec ses mois sans permission, puis mon année scolaire en Angleterre (dans le Nord hein tant qu'à faire, vers Manchester, pendant que l'ours était à Draguignan dans le sud de la France!!), la distance, l'absence, je commençais déjà à gérer..... Mais on était tous les 2 dans nos "études", on avait des projets professionnels, bref....rien à voir avec ce que j'ai vécu après... 

Et un jour, au bout de 5 ans, après avoir échoué 2 fois au CAPES, à 25 ans, j'en ai eu marre de cette distance...Je commençais à avoir envie de construire une "vraie" vie de couple, penser aux futurs enfants, tout ça..... Donc septembre 2002, je rejoins l'ours dans sa garnison, près de Grenoble..... J'avais un boulot, j'essayais tant bien que mal, sans plus trop de motivation, de retenter mon CAPES, mais surtout, ENFIN j'étais avec mon amour! 

Sauf qu'en plus des manoeuvres et gardes diverses, BIM février 2003 1er départ en OPEX (Opération Extérieure), 4 mois au Tchad, dans un camp où il n'y avait RIEN..... Il a pu m'appeler 3-4 fois en 4 mois, pas internet, juste les courriers, au gré des avions militaires.....

On a passé pratiquement 1 mois sans nouvelles.... Quand je dis ça aux jeunes compagnes de milis maintenant, qui ont le smartphone greffé à l'oreille ou aux doigts plusieurs fois par jours, elles me regardent comme si j'avais vécu 14-18!!!!XD 

Mais voilà, je peux vous dire que cette 1ère OPEX m'a "forgée" pour les suivantes...... Bien sûr que ce n'était pas simple, ce serait mentir que de dire que j'ai adoré ça.... Mais je me suis découverte.... J'ai découvert que je pouvais être forte, solide, que je pouvais gérer plein de choses, seule.... 

Depuis cette première opex, beaucoup de choses se sont passées, le mariage, les enfants, des deuils....des Afgha...

Ah les Afgha, encore une étape supplémentaire..... Vivre la guerre, c'est vraiment particulier, c'est vraiment différent des opex "classiques"..... C'est plus difficile, c'est certain, plus angoissant, plus fort en émotions, plus riche d'enseignements.....

La guerre, c'est effrayant, c'est l'enfer....Mais pour nos hommes, c'est aussi le seul moment où ils font leur vrai métier, où ils transcendent tout ce qu'ils ont appris.... N'entendez pas par là que ce sont des fous de guerre, genre Rambo quoi...Non non, très loin de ça...Mais voilà, il faut le reconnaître  pour eux c'est une sorte d'accomplissement..... 

C'est là que nous devons nous aussi nous transcender, essayer d'oublier notre peur, notre tristesse, tout ce qui nous donne envie juste de le retenir, de crier NON ne pars pas, reste avec moi, je ne veux pas risquer de te perdre......Nous devons retenir tout ça, parce que nous voulons que nos amours s'épanouissent....

Nous devons garder confiance en eux, en nous, en leur professionnalisme, en la vie tout simplement..... 

En tout cas moi c'est ce qui me fait tenir...Cette confiance inébranlable..... Et je me force, chaque jour que je passe sans nouvelle, à vivre selon l'adage "pas de nouvelle, bonne nouvelle".... Tant que je n'ai pas d'hommes en uniforme qui viennent frapper à ma porte, c'est qu'il va bien....

Ce n'est pas facile tous les jours, mais voilà, si on pense tout le temps à ce qui pourrait arriver, qu'il pourrait rencontrer quelqu'un d'autre, qu'il pourrait être blessé, ou pire.....On ne vit plus, c'est l'enfer sur Terre.....

Bien sûr que j'y pense, bien sûr que j'ai peur, mais si je m'effondre, comment je pourrai supporter un jour de plus? Et mes enfants, qui va être leur pilier si moi je ne le suis pas... 

Alors voilà, vous voulez savoir comment je fais?

Eh bien je vis, je profite quand je peux, je l'aime, j'ai confiance, en lui, en la vie, je crois en nous, j'essaie de ne pas penser au pire, je pense à la Bretagne, je m'accroche, pour nos enfants, pour nous, pour ce rêve breton, je fais l'ourse, je suis parfois égoïste, je vis pour nous et personne d'autre....

Tout simplement je vis et je pense qu'il y a toujours pire, et que je ne suis pas seule dans ce cas...

Et surtout je suis fière, de lui, de nous, de notre famille, de ce qu'on a construit, de ce qu'on partage...

Je suis fière de notre vie..

Je n'aurais jamais pensé dire ça un jour mais au final

Je suis fière d'être une femme de militaire

♥♥♥

Demain....

Demain mon amour s'en va...
Demain je retrouve mes compagnes Angoisse, Attente, Solitude...
Demain commence une période étrange, d'autant plus étrange que je ne sais absolument pas combien de temps elle va durer...
Demain je ressors ma carapace...
Demain je reprends les armes, MES armes pour mener mon combat....Mon combat contre la peur, mon combat contre la pitié, mon combat contre les abrutis....
Demain je redeviens une guerrière...
Demain je redeviens Pénélope attendant son Ulysse, une Princesse attendant son Chevalier parti guerroyer dans de lointaines contrées....
Demain je redeviens une mère louve (enfin encore plus quoi...)
Demain au Mali s'envole une partie de moi....
Demain je ne serai plus complète....
Demain je vais à la fois être plus attentive et plus méfiante devant les infos....
Demain je vais faire les soldes pour ne pas penser...
Demain je vais avoir du mal à me coucher...
Demain, je deviens une parmi des centaines, mes soeurs de galère......
Demain je ne vis plus, je survis.....

Je voudrais déjà être à après-demain......

Je suis une femme à chats!

Voilà, vous me connaissez comme Maman Ourse, mais maman ourse elle aime beaucoup les animaux en général, et les félins en particulier! Et comme j'ai vite compris que mon rêve d'enfant de posséder un tigre n'était pas réalisable (ouf!), je me suis tournée vers les mini-fauves que sont les chats!

J'adooooore les chats, leur douceur, leur côté malicieux, leurs ronrons, leur indépendance... J'aime tout chez eux! 

Je les trouve plus intelligents que les chiens dans le sens où, pour moi, obéir au doigt et à l'oeil à l'humain, faire parfois des "tours" après un dressage strict, n'est pas une preuve d'intelligence, mais plutôt de soumission aveugle... Ouais je sais je suis bizarre LOL... 

Enfin voilà: je suis une femme à chats, après avoir été une fille à chats!

Après avoir eu un chien (que j'adorais hein, faut pas exagérer, j'ai dit que je PRÉFÉRAIS les chats, pas que je n'aimais pas les chiens!), chez mes parents il y a eu 2 chats.....

Quand j'étais à l'internat puis à la fac, les animaux me manquaient....Quand j'ai passé une année scolaire en Angleterre pour mes études, les animaux me manquaient, au point que j'ai pris des poissons dans un petit aquarium, parce que je n'avais pas le droit de prendre un poilu! 

Bref, après tout ça, je savais que quand je vivrais enfin "en adulte", avec l'ours quoi, je prendrais un animal (non l'ours ne compte pas!^^)...

Il est apparu très vite qu'outre ma préférence pour les chats, avoir un chien est plus contraignant... Surtout en appartement...Donc j'avais prévenu l'ours (qui lui se passerait facilement d'animal à poils vu qu'il a déjà sa femme) que je ne courrais pas après mais que si l'opportunité se présentait, je prendrais un chat....

C'est comme ça que Triskel est arrivé chez nous:

Après 8 ans d'amour partagé, notre pauvre Triskounet a dû être euthanasié.... 

Peu de temps après, parce que la compagnie d'un poilu nous manquait, nous avons adopté la petite Gaïa!

Malheureusement, cet été, on est rentrés de vacances sans elle...

Comme pour Triskel, le chagrin a cédé la place au vide, au manque.... Et il y a quelques temps, en discutant avec des amoureux des chats sur ce groupe Facebook (que je vous conseille!^^), j'ai découvert RESCUE , qu'on peut décrire comme un regroupement d'associations de sauvetages d'animaux. 

En surfant sans but précis (entendez par là que je me baladais sans forcément chercher un chat à adopter là maintenant tout de suite!), je suis tombée sur une association Rhône-alpine:

clic clic!!

Sur ce site, on trouve les explications sur les conditions d'adoption des chats qui sont sauvés de la fourrière, et les fiches des chats qu'on peut adopter....

Par curiosité j'ai regardé (principalement parce que j'adore les photos de chats!), et là je suis tombée sur Maija:

Source: www.chatperlipopette.fr

Et là, comment expliquer...Un coup de foudre! J'ai craqué pour son regard, ses pwals, ainsi que son caractère! En effet elle était décrite comme une minette très douce et câline, totalement ce qui me faisait envie pour un prochain chat!

J'ai hésité un peu mais je n'ai pas résisté à contacter Anne, la présidente de l'association, pour savoir si elle était toujours à l'adoption (Maija, pas Anne LOL), et une chose en entraînant une autre, Maija est arrivée chez moi un jeudi

Comment ne pas craquer?????

C'est un amour de chat!!!!!!! Elle était très timide au début, mais elle s'est vite rendu compte que chez nous, elle était bien, tranquille quand elle veut, elle a accès à toutes les pièces (donc tous les lits!!!!^^), elle vit sa vie de chat pépère (enfin mémère!^^) comme elle veut, avec surtout beaucoup de câlins quand elle le désire.... Elle se révèle être une minette très douce, très sage (c'est bien la 1ère minette qui n'a pas fait une seule bêtise ou un seul mini pipi dans un coin depuis qu'elle est là!!!), et un peu pot de colle!!!! Elle ne squatte spécialement sur nous, mais elle est toujours avec nous! Là par exemple elle est près de moi sur le canapé...Elle dort avec nous (ou avec mon fils), elle est toujours là quoi!!! 
On en est tous gagas, elle a même séduit l'ours (d'ailleurs elle est super pot de colle avec lui c'est marrant!)

Bref, nous nous sommes adoptés mutuellement, elle et nous, et je crois que c'est une vraie réussite!!!

Comme pour toutes les adoptions faites via l'association, nous avons d'abord eu 1 mois d'essai, pendant lequel le chat reste au nom de l'assoc', qui se réserve le droit de récupérer le chat si elle considère qu'il n'est pas dans une famille qui lui convient, tout comme la famille peut décider que finalement ce n'est pas ce qu'elle attendait et qu'elle rend le chat..... (Autant vous dire que non je n'ai pas eu envie du tout de rendre Maija et que ce fut une joie pour moi de signer l'adoption définitive!!!!!^^)

Ce qui est vraiment agréable et même rassurant, c'est qu'on peut être en contact régulièrement avec Anne et la famille d'accueil du chat, ce qui permet de connaitre ses petites habitudes, etc. 

Anne est vraiment très sympa, très accessible, et il ne faut pas longtemps pour se rendre compte de son amour pour les chats (autant vous dire que notre rencontre n'a pas duré que le temps de poser Maija chez moi XD).... 

Et comme j'ai trouvé l'association très chouette, j'avais envie de vous la faire découvrir, un peu aussi pour vous convaincre du fait qu'adopter en refuge, ou association, c'est quand même plus sûr et plus sympa que d'acheter un chat venu d'on ne sait où ;), ou pire de l'acheter en animalerie.....

Je laisse donc la parole à Anne, Présidente de l'association ChatPerlipopette, puis à Nina, la famille d'accueil de Maija, qui m'a beaucoup aidée avec ses renseignements quand j'ai accueilli Maija!

Anne:

Présentez-vous ainsi que votre association

Bonjour, Je suis la présidente de l’association Chat’perlipopette. Elle a pour but de sauver les chats et les rongeurs ( principalement les lapins ) de l’euthanasie ou qui courent un réel danger de mort. 95% des sauvetages sont des chats de fourrière qui après leur délai légal sont euthanasiés. Dès leur prise en charge au sein de l’association, les animaux accueillis sont remis en règle : identification, stérilisation, vaccination et test FIV/FELV. Ensuite ils sont proposés à l’adoption contre remboursement des frais vétérinaires.

D’où est venue cette idée de créer cette association ?

J’ai commencé par être famille d’accueil pour chiots et chats  pour des associations. Face aux difficultés que je rencontrais mon époux m’a suggéré de créer ma propre association et ainsi gérer ma propre structure.
L’association a vu le jour en Août 2010.

Expliquez-nous comment se passe un sauvetage classique.

Difficile à expliquer, chaque situation est différente. Je travaille autant avec les fourrières du sud, que celles de Paris. Mes sauvetages ne sont pas limités à la région rhône alpes. La misère animale n’a pas de frontière.

Comment procédez-vous avec les fourrières ? Qui contacte qui ? etc.

Mon association est référencée auprès des fourrières. Pour vous donner un exemple en ce qui concerne la région parisienne : chaque semaine je reçois la liste par mail des chats à sauver.  Je ne choisis pas un chat plus qu’un autre. Je fais au plus urgent dans la mesure du possible ( chat qui ne s’alimente plus, problèmes de santé....) ou bien suivant les places disponibles en famille d’accueil. Si j’ai une place pour un chat mâle par exemple parce que la FA ne peut accueillir que ce type de chat et bien mon choix s’oriente en fonction de cela également. Chacun a le droit a sa chance, qu’ils soient jeunes ou vieux. Ensuite, je prends contact avec la fourrière pour la réservation suivi d’un mail de confirmation.

Concernant les Familles d’Accueil, comment les « choisissez-vous » ?

Je ne choisis pas mes familles d’accueil ce sont elles qui viennent à moi. Je fais rarement des “ recrutements “ car c’est une démarche qui doit venir des personnes.  On ne s’improvise pas Famille d’Accueil, c’est un choix qui doit être mûrement réfléchis. Les rares fois où j’ai recherché moi même des familles d’accueil c’est pour une situation d’urgence et heureusement elle reste exceptionnelle.

Que faire si on veut être Famille d'Accueil ? Quelles sont les qualités indispensables à vos yeux pour faire une bonne FA ?

Me contacter par mail. Ensuite je dirige ces personnes sur le forum ainsi elles peuvent échanger avec les FA actuelles et se faire une idée du fonctionnement de l’association. Pour être une bonne FA, la qualité primordiale est évidemment l’amour et la passion des animaux. Une très bonne FA est celle qui pense au bien être du chat avant le sien. Je vous donne un exemple : Un chat qui ne s’habitue pas à son nouvel environnement chez sa FA pour x raisons, il faut que celle ci soit capable de le voir afin d’adapter sa prise en charge voire procéder à un changement même si elle y tiens beaucoup. C’est le bonheur et le bien être du chat avant tout.

Je sais que vous gardez le contact avec les adoptants, de façon à être sûre que les chats sont bien dans leur nouvelle maison, donc vous avez une expérience certaine dans le domaine de l’adoption des chats. Selon vous quels sont les critères qui font d’un adoptant un « bon » adoptant pour un chat ?  Et les critères rédhibitoires ?  

Je crains les adoptants qui ne s’arrêtent qu’au physique sans spécialement regarder le caractère du chat. J’affectionne beaucoup les personnes qui m’appellent et me disent : “ Voilà je voudrais adopter un chat, je n’ai pas de critères concernant le sexe, l’âge et la couleur. Je veux que mon futur compagnon soit bien à la maison et en adéquation avec notre mode de vie et s’il y a d’autres animaux déjà présent quel type de chat conviendrait “. Une fois on m’a dit : “ Je voudrais me faire adopter par un chat “. Là j’y vais les yeux fermés.

Pouvez-vous dire pourquoi il vaut mieux adopter un chat ou chaton sauvé par une association plutôt que une petite annonce ou par une animalerie ? (bien sûr j’exclue les chats de race LOF que l’on prend généralement chez un éleveur)

Tout simplement parce que lorsque vous adoptez un chat en association vous n’en sauvez pas 1 mais 2 : celui que vous adoptez et celui qui sera sauvé à sa place. Dans les refuges ils ont un quota de place par exemple, ce que nous n’avons pas nous. Si vous adoptez en animalerie, vous contribuez à faire fonctionner ce commerce alors qu’il y a tant de malheureux dehors ou en fourrière.

Expliquez-nous comment aider l’association ? De quoi avez-vous besoin (hormis le fait de devenir famille d’accueil) ?

Le meilleur  moyen d’aider l’association est de la faire connaître et de diffuser les annonces d’adoption. L’association ne fonctionne qu’avec les adoptions et les dons, elle n’est pas subventionnée par l’état. Nous avons malheureusement beaucoup de frais vétérinaires et le montant des frais d’adoptions n’en couvrent qu’une partie.

Comme de coutume sur mon blog, en fin d’interview vous pouvez rajouter n’importe quoi !!

Merci pour cet interview.

Nina:

                                                                Présente-toi un peu

Nina, 23 ans. Un chéri. Dans la vie, j’suis ingénieure. Quoi d’autre ? J’aime faire beaucoup de choses différentes, ça me permet d’avoir l’impression de vivre ma vie à fond. Danse, voyage, photo, couture, musique... Je rigole beaucoup et j’aime bien faire rire.

• Raconte-nous un peu comment t’est venue l’idée d’être Famille d’accueil pour chat !

Je crois que l’idée ne m’a jamais quittée. Depuis toute petite, j’ai toujours eu des animaux. Ma première minette, Choupette, dormait dans mon lit de bébé. Je vivais à la campagne, et ma spécialité consistait à libérer les animaux qui étaient enfermés ou contraints (chiens à l’attache, moutons dans une bergerie sans fenêtre, chevaux parqués sans eau, lapins pour la consommation, etc.) J’ai toujours été sensible à la détresse animale. Quand je suis partie faire mes études, je me suis retrouvée en ville et sans animaux. J’ai rapidement repris une lapine, puis une minette, qui font encore partie de ma vie. Dès que j’ai eu un appartement plus grand, j’ai eu le désir de devenir famille d’accueil.

                    Comment as –tu procédé ? As-tu dû justifier de ta « capacité » à être FA ?

Je suis passée par le forum Rescue. Je suis tombée sur un appel fourrière, une minette qui ressemblait à la mienne, et j’ai voulu sauter le pas. En temps que FA, il me fallait une asso pour couvrir le chat. Un membre m’a conseillé en MP de contacter Chatperlipopette, qui est en Rhône-Alpes comme moi. Nous avons discuté, par écrit et au téléphone, et une semaine et demie plus tard Shaina arrivait à la maison. Anne est venue à la maison par la suite. C’est facile, quand on veut le faire. Il faut juste montrer qu’on est déterminé et pas hésitant, parce qu’après on a une vie entre les mains.

                     Décris-nous comment se passe  un accueil type, comment tu te retrouves avec tel ou                                                        tel chat, qui décide, etc.

Le choix des chats qui arrivent chez moi est partagé. Parfois, c’est moi qui pousse pour accueillir tel ou tel chat dont la situation me touche davantage, parfois c’est Anne qui me propose d’accueillir un chat. J’ai certaines contraintes pour que la cohabitation se passe bien chez moi (notamment, je ne peux pas accueillir de mâle adulte non stérilisé), ça ne pose aucun problème. C’est un dialogue avec l’asso : quand ça se passe mal avec un chat, une autre solution est trouvée. Le but est que ces chats reprennent confiance, donc l’environnement doit être le plus top possible pour eux.

Généralement, les chats arrivent par covoiturage. Donc je vais chercher mon protégé à la gare, et je le ramène à la maison. J’ai dû faire quelques quarantaines à la maison : les chats qui viennent de sortir de fourrière doivent passer 2 semaines à l’isolement, pour éviter de transmettre d’éventuelles maladies à toute la maisonnée. Cela demande des conditions d’hygiène drastiques, auxquelles je me suis facilement pliée. Puis le minou vient vivre avec nous et ses congénères. Ca fritte toujours un peu au début, mais ça ne dure généralement pas.  C’est moi qui emmène le doudou au véto, mais l’asso qui paye en direct.

Ensuite, il faut faire des jolies photos, sociabiliser, sociabiliser encore... Et attendre qu’une super famille craque pour lui. Ce n’est pas une véritable “attente”, les minous que j’ai en accueil font vite partie de la famille, et le temps passe vite avec eux. On s’y attache, et la séparation est d’autant plus dure quand ils partent. Mais quel bonheur de les savoir heureux... et de savoir qu’on va pouvoir en sauver un autre.

Comment gères-tu le fait que les chats ne sont pas à toi définitivement ? Pas trop dur de t’en séparer ?

Ah ben j’ai déjà un peu répondu au-dessus. Bien sûr que c’est dur. Je pleure à chaque fois. Mais le positif prend le pas sur le négatif. L’accueil, c’est plein d’amour à donner et à recevoir.

As-tu des animaux à toi ? Comment vivent-ils ces accueils temporaires ?

J’ai deux minettes, 3 lapines, 5 petits cochons d'Inde, et des hamsters. Une de mes minettes était très asociale à l’arrivée des premiers minous en accueil, mais elle s’est très bien habituée, et maintenant elle est même mieux dans ses pattes qu’avant. Là, elle est sur la table du salon en train de dormir les 4 fers en l’air. L’arrivée d’un nouveau chat, maintenant c’est cool.

Question qui te paraitra sans doute stupide mais c’est bon à savoir si un de mes lecteurs envisage de faire comme toi : Touche-tu des indemnités pour l’accueil d’un chat ? Son entretien courant est-il à ta charge ou à celle de l’association ?

Non ce n’est pas stupide... Je considère comme un don à l’association ce que je paye. C’est à dire les croquettes et la litière. Je ne touche pas d’indemnités. Je sais que Anne paye des sacs de croquettes pour certaines familles d’accueil, je n’en ai jamais demandé, mais c’est possible de le faire. Tous les frais vétos sont à la charge de l’asso.

Petite précision d'Anne: 

Concernant les croquettes l'association prend en charge uniquement si l'animal a une alimentation spécifique par exemple un chat qui souffre d'insuffisance rénale chronique a des croquettes spéciales. Là seulement c'est pris en charge par l'association.

Que t’apporte le fait d’être FA, dans ta vie personnelle ?

Toucher un chat qui était intouchable, voir une minette qui a passé des mois planquée dans un placard désormais endormie les quatre fers en l’air sur le canapé, c’est plein de bonheur. Je sens que je fais du bien. Ces minous n’ont eu personne pour penser à eux, moi je le fais. Et mon homme aussi d’ailleurs, ne l’oublions pas.

Et puis, on fait de supers rencontres. Il y a de supers personnes dans la protection animale.

Que donnerais-tu comme astuces/conseils à des gens qui souhaiteraient devenir FA ?

Attention à ne pas prendre tous les malheurs du monde sur ses épaules... Je vais sur le forum par période, car sinon ça me déprime. Il est très difficile de comprendre qu’on ne peut pas sauver tout le monde, et très difficile de lire des histoires de souffrances en permanence.

Je pense aussi que c’est pas plus mal d’avoir ses propres animaux, ça garde une certaine continuité.

Enfin je dirais, se comporter avec eux comme avec nos animaux. S'il mérite une engueulade il ne faut pas hésiter. Sinon après ça devient des sales gosses !! :)

Comme il est de coutume quand on répond à une interview sur mon blog tu peux ajouter n’importe quoi !

En mai, je pars en voyage à Londres. On peut vivre et avoir des animaux ! Si, si, je vous assure !

Voilà, j'espère que ça vous a donné envie de passer par une association pour une éventuelle future adoption...

Je tiens à remercier chaleureusement Anne et Nina, d'abord d'avoir bien voulu répondre à cette interview, et surtout de m'avoir permis de vivre la belle histoire que je partage avec Maija....

HAPPY NEW YEAR 2013 MY LOVELY READERS ♡♡♡