Suite à l'émouvant billet de Mowgouaille , j'ai eu envie d'écrire au sujet de cette relation de fratrie... Ne sachant pas par quel bout le prendre, je suis allée chercher une citation, et là je suis tombée sur celle-ci que je trouve très juste:
"Il se peut qu'un enfant unique soit gâté, non pas tant en cadeaux
qu'à cause du temps consacré à ses problèmes, mais croyez-moi, il y a
des moments où il souhaiterait avoir un frère ou une sœur pour essuyer
les chocs avec lui"
Peter Ustinov
Peter Ustinov
Je suis fille unique, c'est comme ça, si j'avais pu j'aurais adoré avoir un frère, plus grand de préférence...Mais voilà, ma maman a déjà eu du mal à me garder moi bien au chaud dans son ventre, et elle a perdu celui ou celle qui aurait dû naitre après moi... Elle n'en parlait pas beaucoup mais je sais que c'était une blessure...
Bref je suis donc enfant unique, pas pourrie gâtée comme les gens s'imaginent souvent, mais aimée, chérie, couvée même, ce qui m'a donné des envies d'évasion mais aussi des repères solides, une faculté d'adaptation infaillible et une belle confiance en l'amour...
Mais justement, étant enfant unique, j'ai porté sur moi toute l'attention de mes parents, une certaine pression même s'ils ne le faisaient pas volontairement.... Ce genre de choses je n'ai jamais pu les partager, m'en décharger...
Mais j'ai grandi comme ça, j'ai réussi à prendre de l'indépendance, mes parents m'ont vue heureuse...
Là où j'ai le plus été en manque d'un frère ou d'une sœur, peu importe, c'est quand mes parents sont partis...D'abord mon père, un grand choc pour tout le monde.....Et ma mère a fait une rechute, saloperie de cancer... J'ai essayé de la soutenir autant que possible, en habitant à 600km, avec 2 petits à élever et un mari souvent parti.... Et puis son départ à elle aussi.....Et tout ce qui va avec....
Je n'ai jamais autant regretté de ne pas avoir de frère que dans ces moments-là, parce que les choses sont parfois si lourdes quand on les porte seule.....
Mais c'est comme ça, je suis enfant unique....
Du coup je ne me voyais pas avec un seul enfant... J'ai eu beaucoup de chance, je n'ai pas eu de souci pour les avoir, et en plus j'ai un peu réalisé mon rêve de gosse, j'ai eu d'abord un garçon puis une fille, avec 2 ans d'écart, comme j'aurais aimé avoir avec mon frère...
Depuis je les regarde et j'apprends... J'apprends ce que c'est que cette relation si spéciale entre un grand frère et une petite soeur, une relation dans laquelle nous les parents n'avons pas notre place...C'est leur histoire, même si parfois on s'immisce, pour qu'ils ne se fassent pas mal, qu'ils se respectent, etc.
Je les regarde grandir ensemble, se chamailler souvent, mais s'adorer tellement.... Au point de pleurer quand ils ne se voyaient pas à la cantine de l'école au début....
J'essaie de ne pas les diriger dans leur relation, je voudrais que leur complicité s'installe naturellement, pour que leur lien soit toujours là au fond d'eux, pour qu'ils puissent se retrouver si toutefois ils se perdent un peu...
Je sais que la relation frère-soeur n'est pas forcément un long fleuve tranquille, je connais des gens qui, bien qu'élevés pareil, n'ont pas de bonnes relations avec leur frère/soeur... C'est évident, l'adage "on choisit ses amis, pas sa famille" n'est pas une vaine expression....Mais c'est tellement magnifique quand 2 personnes liées par le sang sont amis, ça donne une relation encore plus forte je trouve...
La chose que j'essaie de faire comprendre à mes enfants, c'est que leur lien est précieux, qu'ils pourront avoir autant d'amis qu'ils veulent, s'ils s'aiment, leur relation sera une aide, un soutien, quelque chose d'essentiel à vie....
Bien sûr, je n'en rajoute pas, je ne suis pas sans arrêt derrière eux à leur rappeler tout ça, comme je le disais, je les laisse vivre, se construire leur lien....
De toute façon pour le moment ils n'ont pas besoin que je m'en mêle... Ils ont 4 et 6 ans, et même s'ils se chamaillent, ils sont extrêmement proches l'un de l'autre, ils partagent les jeux, ils parlent, ils rient énormément (souvent je retarde le moment où je vais les disputer parce que même si je sais qu'ils font une bêtise je me régale de les entendre rire aux éclats!)...
Pour le moment ils ont un peu la relation idéale que j'imaginais si j'avais eu un frère...
Est-ce que ça durera, nul ne le sait, surtout pas moi.... Mais c'est tout ce que je leur souhaite (et que je me souhaite car quel bonheur de voir ses enfants complices!)....
J'aimerais que leur relation soit forte, assez forte pour qu'ils se soutiennent face à l'adversité mais aussi face à nous les parents...Je ne souhaite pas de conflit, ce n'est pas du tout mon idée, mais j'aimerais qu'ils soient complices face à nous, qu'ils se réconfortent quand ils auront l'impression (peut-être à juste titre!) qu'on leur a mis trop de pression, qu'on les aura "pourris" pour rien ou autres...
J'espère qu'ils sauront garder cette complicité, parce que pour moi, avoir un frère ou une soeur, c'est avoir la certitude qu'où que l'on soit, quoique l'on fasse, on ne sera jamais complètement seul....
C'est extrêmement beau! Même si je sais pas r experience que parfois les choses ne se passent pas tout à fait comme ça, j'aimerais avoir un deuxième enfant justement pour que la crevette connaisse ça. Ce rapport, cette amitié et ne ^pas être seule le jour où... Mais chéri n'en veut qu'un, et c'est parfois difficile (même si je n'ai pas toujours de bons rapports ave mes fr^res) de me dire qu'elle ne connaitra pas ça...
RépondreSupprimerJe trouve ton article particulièrement émouvant.
RépondreSupprimerEt je me retrouve dans ton vécu. Contrairement à toi, j'ai un grand frère de 2 ans mon aîné et une petite soeur de 6 ans plus jeune que moi. Ma soeur et moi sommes proches même si très différentes. Quant à mon frère, et bien nous ne partageons plus rien, il n'est plus mon frère dans mon coeur et je vis plutôt bien avec (nous avons une histoire complexe mais il y a des chose que je ne peux oublier et pardonner, surtout quand elles perdurent).
Bref, tout ça pour dire que comme toi en manque de grand frère (parce qu'il n'est pas là ou parce qu'il n'en est pas vraiment un) je souhaite trouver chez mes enfants cette complicité que je n'ai jamais eu, j'aimerais qu'ils s'aiment même s'ils sont très différents, qu'ils soient complices, qu'ils partagent plein de choses.
J'ai ma petite soeur mais un vrai grand frère, ça me manque mais c'est comme ça.
Merci pour ton bel article !
Bien sûr que ton voeu peut se réaliser. Mes deux farfadets grandissent mais sont toujours aussi complices, ils ont même un langage bien à eux !!!!!! Nul n'est admis au sein de leur intimité. C'est magique!
RépondreSupprimerTon article est absolument magnifique... je trouve que ce que tu exprimes-là est très mignon, surtout quand tu parles de tes enfants qui rient ensemble, pleurent de ne pas se voir et ont cette complicité si rare.
RépondreSupprimerJe suis l'aînée d'un frère et d'une soeur, et si j'ai aujourd'hui une relation très complice avec ma soeur, j'en ai hélas une quasi inexistante avec mon frère, pourtant de 3 ans seulement mon cadet. Je ne sais pas à quoi c'est dû, j'ai toujours l'espoir qu'on se rapproche, qu'on devienne "amis", mais en vain. Le lien fraternel est là, mais la complicité s'est envolée...
Je suis ravie pour tes enfants et pour toi qu'ils possèdent ce lien si rare. Ce doit être beau à voir, et c'est très beau quand tu en parles :)
j'ai un frère + jeune que moi de 4ans et pas du tout même caractère et mode de vie aussi donc on ne se voit jamais quasiment, si on se voit suis très mal à l'aise donc à quoi bon ?
RépondreSupprimerTrès bel article, très émouvant.
RépondreSupprimerJ'ai deux frères: un grand et un petit. Je les aime et les respecte à un point, c'est inimaginable. Je ne vois pas ma vie sans eux et pourtant, la distance s'est installée. Nous vivons chacun à des endroits différents mais même si parfois, on est plusieurs semaines sans s'appeler. On sait qu'on est là, qu'on pense à l'autre et qu'on l'aime.
J'ai toujours été plus proche du petit, (sans trop savoir pourquoi) on jouait tout le temps ensemble, on se chamaillait souvent mais qu'est-ce qu'on a pu rire. Je l'ai toujours protégée comme une grande soeur se devait (selon moi) et encore aujourd'hui, je le protège, le conseille et il est le parrain de mon Paquet.
Merci beaucoup pour vos commentaires qui me touchent, les histoires sont vraiment différentes selon les familles, c'est aussi ce qui fait notre richesse humaine....
RépondreSupprimermerci pour cet article, je suis émue en le lisant moi qui ai trois frères et une soeur et ce lien je le vois grandir entre mes deux enfants et qu'est ce que c'est beau bien qu'ils aient 7 ans d'écart ...
RépondreSupprimerJ'ai découvert ton article par Hellocoton ; mon Homme est aussi fils unique et je n'ai pas pu m'empêcher de lui faire lire. Il est entièrement d'accord avec ce que tu dis. Son père est parti brutalement il y a 10 ans, sa mère est encore là mais leurs relations sont très particulières ... Moi qui ait une soeur (18 mois de moins) et un frère (3 ans de moins), je lui ai appris ce qu'était une fratrie complice ; aujourd'hui, il s'entend à merveille avec mon frère.
RépondreSupprimerNous n'avons pas encore d'enfant mais pour lui il est hors de question qu'il n'y en ait qu'un ! Sa filleule a 3 ans d'écart avec son frère et quand je vois leur complicité, je pense à ce que tu racontes sur tes enfants. C'est beau et, j'avoue, ça donne envie ! Bravo pour cet article !!
J'ai une fratrie de deux frères moi perso et pour rien au monde j'aurais échangé mes frères!! Le Chti pareil, deux soeurs qu'il adore. On voudrait offrir pareil à nos enfants et donc en avoir 3.
RépondreSupprimerBref, je comprends tout à fait ce que tu as voulu dire et donner à tes enfants :) !!
Même histoire que vous, fille unique et un sentiment de solitude à la mort de ma mère d'un cancer et de l'alzheimer de mon père. J'ai 2 enfants 22 et 16 ans un garçon et une fille qui ont une grande complicité malgré la différence d'âge non voulue. On partage beaucoup de choses à 4 et ils partagent beaucoup de choses à 2. Les regarder évoluer que du bonheur alors profitez en à fond
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