dimanche 8 juillet 2012

A mort la mort!

Par un concours de circonstance (Canalsat en panne, rien d'intéressant sur d'autres chaines et la flemme de mettre un DVD...), je suis tombée sur le "best of" de l'émission "On n'est pas couché" de Ruquier.....Emission que je ne regarde jamais d'ordinaire parce que je ne suis pas fan de Ruquier d'abord, et puis parce qu'en général je trouve des programmes qui m'intéressent plus... 

Bref, là, à la fin arrive Philippe Geluck, vous savez, l'auteur des BD "Le chat", il est arrivé au moment où j'arrêtais de faire joujou avec mes perles, et du coup j'ai écouté ce qu'il disait, parce que j'aime beaucoup son humour....

Et là, paf, la phrase qui tue! Tu sais LE truc que quand tu l'entends tu te dis "voilà, c'est ça, c'est exactement ça que je ressens, que je ne sais pas exprimer"...

Il a exprimé en quelques mots (en parlant d'un de ses dessins dans un de ses bouquins) ce qui explique qu'à la mort de mes parents je ne me suis pas effondrée comme une loque, que j'ai continué à voir les choses positives, à rire même à l'évocations de souvenirs, surtout pour mon père, alors qu'on venait de l'enterrer....

Son article, apparemment, s'intitule "à mort la mort", et les chroniqueurs l'ont relevé parce qu'il disait qu'il n'aimait pas les morts, qu'une fois que les gens étaient morts ils n'existaient plus en gros...

Et là Geluck a expliqué en prenant son père comme exemple.... Il a expliqué que quand son père, qu'il considérait comme son modèle, son héros, qu'il adorait, est mort, et qu'il l'a vu mort, il s'est dit "ce n'est pas/plus mon père"... Il voulait dire par là que ce corps inerte n'était pas son père, qui lui était quelqu'un de vivant...

Et là j'ai eu comme une révélation, c'est ça que j'ai ressenti, surtout pour mon père qui est décédé brutalement, sans que personne n'y ait été préparé, contrairement à ma mère, qui est décédée d'un cancer, donc même si on n'est jamais vraiment prêt, on savait qu'on devait s'y attendre à la fin....

Bref, voilà, je me souviens que quand j'ai vu mon père en réanimation, branché de partout, immobile, déjà parti, j'ai eu du mal à m'approcher, à le toucher, parce que non, ce corps sans vie n'était pas mon père...

Mon père, mon papa, c'était quelqu'un de bien vivant, avec des rires et des colères tonitruants, qui aimait la vie, la musique, plein d'humour...  
Je ne peux pas me dire que mon père c'était aussi ce corps sans vie, je ne veux pas me le dire, parce que je n'aime pas cette idée.... 

Mes parents ne sont pas ces êtres allongés sans vie, mes parents étaient et resteront à jamais cet homme et cette femme amoureux comme au 1er jour, dansant un rock endiablé sur Dire Straits, riant ensemble, s'embrassant toutes les 5 minutes, ne faisant rien l'un sans l'autre.... 

Voilà comment à 1h20 ce matin du 8 Juillet 2012 j'ai réussi à trouver l'expression de mon ressenti.... 

Et je terminerai par cette phrase avec laquelle Geluck a conclu, qui résume tout:

"Je dis à mes amis: Voyons-nous tant que vous êtes vivants, encore chauds, pour que je puisse vous serrer contre mon coeur...."





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5 commentaires :

  1. Je trouve ça très juste ce que tu dis.
    Et tout ceci m'émeut beaucoup.

    Commencer son dimanche par un texte aussi fort et poignant, ça me redonne un peu d'espoir en la nature humaine.

    Une belle méditation en perspective. Merci de partager ça avec nous :)

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  2. Mes parents, dans cet état d'esprit, ont toujours refusé que j'aille voir mes grands-parents quand ils étaient mourant ou mort pour que nous gardions l'image d'eux vivants. Je regrette de ne pas leur avoir dit au revoir mais j'essaye de prolonger mes souvenirs dans certains dessins.

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  3. J'adore Geluck, et je trouve ce point de vue très intéressant. Je m'y retrouve aussi. Quand ma grand-mère est morte, j'ai refusé d'aller voir le corps. je voulais me souvenir d'elle vivante, énergique. Je n'aurai pas pu accepter que ce corps inerte, c'était elle...

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  4. très joli ce que tu dis, nat ! pour moi aussi mon frère restera toujours cet homme qui racontait ses c...., nous faisait rire, poussait ses coups de gueule et surtout était très amoureux de sa femme ! il nous manque beaucoup ! et à chaque réunion de famille, on parle de gillou et de sa femme encore ... il était pas le dernier à mettre l'ambiance, à chercher une bêtise à faire !
    voilà surtout ce que je veux garder au fond de mon coeur !!
    je le vois avec michèle en train de se tenir la main, de se faire des bisous et tjrs en train de se chercher du regard !!! ça s'appelle l'AMOUR!!! heureusement il nous reste de très bon souvenirs !

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Hop, à vous la parole!
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